Je suis favorablement impressionné par le fait que le fondateur de cette clinique a eu le courage de prendre le risque avec comme objectif une autonomie de la médecine afin qu'elle soit plus décentralisée, performante et compétitive», a-t-il déclaré à la presse. Le docteur Khodja Bach, directeur général de la clinique, a mis en évidence dans son allocution la nécessité de «balayer les idées préconçues du secteur privé de la santé en Algérie en lui donnant l'importance voulue et la place qui est la sienne. Les Algériens doivent pouvoir s'autosuffire dans ce domaine et s'autoriser tous les soins localement». Pendant son séjour, la délégation s'est particulièrement intéressée à la situation scientifique et technique de l'Algérie. «Des accords permettront l'échange de scientifiques dans les deux sens. Nous avons discuté avec l'Institut Pasteur sur la possibilité de former des Algériens qui pourront produire des vaccins qui ne sont pas disponibles en Algérie et les vaccins nouveaux que nous avons développés, par exemple les vaccins contre la méningite et la typhoïde : nous avons d'autres projets de collaboration pour connecter le monde scientifique et technologique algérien aux banques de données internationales», a souligné Elias Zerhouni. Selon ses propos, «l'Algérie est dotée de potentialités humaines énormes. Les capacités intellectuelles sont là, il faut recréer une communauté algérienne scientifique locale et internationale qui soit elle même connectée à la communauté globale de la science et des technologies». D'autre part, la mise en place d'une coopération mutuellement avantageuse dans le secteur de la santé a été au centre des entretiens avec Amar Tou, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Les discussions ont porté sur les domaines du développement des actions de formation et du renforcement des capacités du système d'information sanitaire. Plusieurs domaines ont été identifiés : les maladies infectieuses, le développement des capacités de surveillance épidémiologique et la lutte contre la grippe aviaire, dépistage des maladies, notamment celles génétiques chez l'enfant et l'étude et l'analyse des performances des systèmes de santé. Dans ce cadre, les Américains pourront constituer un excellent apport à l'appui à la réforme hospitalière. Un accord de coopération algéro-américain sur la science et la technologie a été conjointement signé par Rachid Harraoubia, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, et Paula Dobriansky, sous-secrétaire d'Etat à la Démocratie et aux Affaires mondiales auprès du Département d'Etat. La recherche médicale américaine est assise sur un budget public qui approche les 30 milliards de dollars, dont l'essentiel est distribué à des équipes de chercheurs répartis dans tout le pays et à l'étranger. 90% de la recherche médicale est menée au sein d'universités et 10% aux NIH. Ainsi, seulement 6000 des 217.000 chercheurs du pays reçoivent un salaire du gouvernement, tous les autres dépendent d'un financement soumis à la concurrence.