Invité de « Questions de l'heure », émission de la Chaîne III, Mohamed Nadir Hamimid, ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, a une fois de plus abordé le sujet pointu du logement tel que développé dans le cadre de la nouvelle politique gouvernementale. Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme a répondu sans détours à ce qui semble constituer les principales préoccupations des Algériens, à savoir le lancement de l'opération de livraison des 55 000 logements sociaux locatifs, la livraison des logements aadl et le million de logements comme solution de résorption de la crise. Concernant la livraison des 55 000 logements sociaux locatifs, dont la distribution est laissée à la charge de l'administration locale (chefs de daïra), le ministre estime qu'au plus tard dans un mois, la livraison sera entamée. « J'ai fait le point au niveau des différentes wilayas, les choses semblent aller bon train. Les commissions de daïra sont à pied d'œuvre pour que la distribution se fasse dans la transparence. Nous sommes en tant que premiers responsables garants de l'équité dans la répartition et, de ce fait, nous interviendrons en cas d'irrégularités avérées », précise-t-il. OPTIMISME Interrogé sur le fait que lesdites commissions n'ont pas associé les citoyens, M. Hamimid a répondu qu'« Il existe un barème à respecter. Les chefs de daïra devront assumer leurs carences. Ce qui est certain, toutefois, c'est que les familles démunies seront bénéficiaires ». Abordant le volet AADL : avenir de l'agence, efficacité, rentabilité et reconduction du programme location-vente, causes du retard et reports incessants des délais de livraison, le premier responsable du secteur de l'habitat s'est voulu une fois de plus rassurant mais surtout confiant même si sur les 55 000 logements prévus dans le cadre des programmes 2001/2002 seulement 9000 ont été livrés à ce jour. « En dépit des réactions que ma déclaration pourrait susciter, je voudrais rappeler quand même que ce programme a connu un vrai succès. Je m'explique : d'abord, il ne faut pas oublier que c'est la première fois qu'un programme aussi important est lancé et mis entre les mains d'un seul maître d'ouvrage. Pour ce qui est des causes du retard, elles sont essentiellement inhérentes pour le cas des entreprises chinoises à l'indisponibilité de la main-d'œuvre qualifiée à cause de l'épidémie du SRAS qui a fait connaître une baisse du régime. Mais là encore, il s'agit d'un cas de force majeure », argue le ministre qui omet de parler des retards accusés par les entreprises nationales à l'instar de Cosider et d'ajouter : « Pour ce qui est du retard, il est déjà consommé puisque nous avons déjà eu à décaler les dates de livraison. Néanmoins, il est certain que le programme de location-vente est rentable. Il offre, par ailleurs, des avantages incontestables aux souscripteurs puisque le VRD est financé sur le budget de l'Etat, les assiettes sont également fournies et financées par l'Etat,... Pour ce qui est de l'association, pour les autres programmes de la CNEP, sachez que l'Etat prend, entre autres, en charge la bonification d'intérêt. » Pour « les limites » du programme en question (la location-vente), le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme a rappelé que ce dernier, aménagé pour les couches moyennes de la société, a de l'avenir puisqu'il va être reconduit dans le cadre du projet du million de logements à travers la réalisation de 80 000 logements. Abordant la question sur les charges jugées trop élevées par les bénéficiaires, Nadir Hamimid estime qu'« il s'agit d'un coût tout à fait ordinaire. On ne peut pas faire de gestion au rabais pour des résidences de ce niveau (standing, ndlr). Maintenant par rapport à l'hygiène et à la sécurité, puisque vous citez des dépassements au niveau de Ouled Fayet, sachez qu'il y a forcément des défaillances mais le programme reste parfait sur le plan conceptuel ». En attendant, les Algériens doivent se contenter des garanties données récemment par le directeur général de l'agence de développement du logement quant à la livraison d'ici fin 2005 de 27 000 logements. L'optimisme du ministre de l'Habitat réside, en outre, dans la mise en place par le gouvernement d'une nouvelle politique qui associe et « responsabilise » de fait tous les intervenants dans l'acte de bâtir. « Je l'ai rappelé, lors de la réunion des directeurs de l'urbanisme et de la construction, aujourd'hui nous disposons d'une expérience qui nous permet de faire mieux que par le passé. Il n'y a qu'à voir le nombre d'architectes inscrits à l'ordre, ils sont au moins 5000 ! Dans les années 1970, Annaba ne comptait que deux topographes et un architecte ! »