Des dizaines de pays ont pris part à ce rendez-vous annuel, lui aussi empêtré dans la crise économique mondiale qui touche tous les secteurs. Paris. De notre bureau Mais cela n'a pas empêché des centaines de tours opérators de toutes les régions du monde à venir exhiber les charmes de leurs pays et à vouloir séduire une clientèle de plus en plus regardante sur les prix des séjours. La nouveauté, cette année, c'est la participation de certains pays de l'Amérique latine (Venezuela, Pérou, Costa Rica) et de l'Asie (Iran et Chine) qui offrent des circuits touristiques et culturels originaux depuis Paris et autres villes de France. Idem aussi pour Madagascar dont les exposants essayent de faire oublier le récent feuilleton politique en offrant le rêve à travers des images sensationnelles et des séjours largement à portée des bourses européennes. Pour le Maghreb, outre la Tunisie et le Maroc qui ont mis les moyens nécessaires pour vendre leurs produits, l'Algérie était également présente avec un stand assez animé par une chanteuse de talent qui, de par sa voix, n'a pas cessé d'attirer des foules curieuses et des nostalgiques. Côté offres, ce sont les traditionnels produits qui ont été présentés au public à travers une documentation foisonnante, mais souvent mal maquettée. Selon M. Belkacemi, directeur de l'Office national du tourisme (ONT), les produits touristiques algériens se déclinent en trois segments : le tourisme culturel (visite des sites archéologiques), le tourisme « affinitaire » (retour des pieds-noirs et autres natifs de l'Algérie française dans leur pays d'origine) et le tourisme d'aventure (circuits dans le vaste désert du pays). Le tourisme algérien peine à décoller Toutefois, malgré la diversification des produits, le tourisme algérien peine à décoller, a-t-on constaté sur place. Des pays comme la Croatie ou Chypre ont réussi en dix ans à s'imposer comme des destinations touristiques incontournables et à glaner de fortes parts de marché. Et pourquoi l'Algérie patine ? Pour M. Brahmi, chargé de la communication de l'Office national algérien du tourisme (ONAT), il existe une foultitude de raisons : absence de prestations de services, mauvaise formation et manque de véritables écoles hôtelières. C'est ce que pense aussi, Chérifa Bensadek, enseignante à l'Ecole nationale supérieure de tourisme. Elle estime que les programmes des écoles de tourisme sont obsolètes et ne répondent plus aux normes internationales. « Les équipements ne sont pas aux normes. Prenez par exemple l'école de Tizi-Ouzou, on forme des étudiants en BTS cuisine, alors que les équipements d'apprentissage datent de la décennie 1970. » Et d'ajouter : « Les formateurs ne sont pas bien formés. Eux-mêmes n'ont pas subi de recyclage pour s'adapter aux nouvelles techniques hôtelières et aux normes touristiques modernes. » Pour le directeur de l'ONAT, certes l'Algérie occupe les dernières places dans les palmarès touristiques, mais les choses ont commencé à bouger ces trois dernières années, à la lumière de la prise de conscience de la fin prochaine du pétrole. Pour ce responsable, la relance du tourisme passera d'une part par une concurrence saine entre les opérateurs nationaux et les investissements privés d'autre part. Des solutions maintes fois ressassées, mais traduites dans la réalité. Le discours optimiste des officiels et les engagements des tours opérators privés n'arrivent toujours pas à convaincre les touristes étrangers à prendre le chemin de l'Algérie. Dommage, ils iront encore ailleurs….