Le directeur de l'agriculture nous révèle que chaque exploitant bénéficiera de 20 brebis et de 2 vaches laitières. L'eau de Skhouna servira à l'irrigation de la luzerne et au sorgho, aliments de bétail. Pour la relance du projet, une étude a été faite pour le réaménagement du site. Cette étude a coûté 2,5 milliards centimes. Une commission composée des différents représentants de l'agriculture aura la lourde tâche d'épurer la situation et de choisir les fellahs de la région en se basant sur la solvabilité et le sérieux. Aïn Skhouna est située à l'extrême sud de la wilaya, à 95 km de Saida, sur le rivage du chott chergui, un versant de plus de 40 000 km2. Elle est située dans une zone humide riche en végétation purement aquatique et lacustre. Déjà, durant la période coloniale, en 1948, le service des études scientifiques (SES) avait émis le projet de la construction d'une centrale électrique et d'un barrage. L'objectif était d'irriguer la plaine de Takhmaret et la plaine de Relizane. Lors des essais de pompage effectués en 1952 et 1953, le débit escompté, de 8 m3/seconde, n'avait atteint que 1,7 m3/seconde. Le projet fut alors abandonné. Conservation de la nappe Les SES et l'hydraulique ont pour principale mission de veiller à la conservation et au contrôle de la nappe et à l'entretien des 6 stations de captage. Ces services ont procédé à la mise en valeur de 45 ha pour des cultures maraîchères et autres plantations d'arbres fruitiers à titre expérimental. Parallèlement à cela, la compagnie nord africaine de cellulose «CELLUNAF», société anonyme au capital de 1 milliard de francs, dans son rapport de Paris, le 27/09/61, note avoir étudié d'une manière approfondie, en 1959, les problèmes posés pour l'implantation d'une grande usine de cellulose d'alfa à Ain Skhouna. En 1965, la mission soviétique composée de 5 ingénieurs s'est installée pour faire l'étude pédologique et géobotanique de la région. Cette mission a effectué de 1965 à 1967 plusieurs expériences relatives aux cultures maraîchères. En 1966, l'INRA avait été désigné pour la relève de la mission soviétique et avait pris en charge la station expérimentale de Faid Rmel, d'une superficie de 250 ha et consistant en l'élevage d'ovins et de bovins, en octobre 1969. En 1975, un autre projet était lancé, celui de Dayet Zeraguet. Le projet en question avait coûté à l'époque 36 milliards de centimes dont les trois quarts en devises et concernait l'irrigation de quelque 2 800 ha répartis équitablement au profit de 300 fellahs. Ces derniers n'ont pas crû utile de s'acquitter de leurs redevances vis-à-vis de la Sonelgaz pour la consommation de l'énergie électrique et ont préféré quitter les lieux, laissant derrière eux une lourde ardoise de 2,8 milliards de centimes. Le périmètre irrigué fut ainsi abandonné en 1996. Depuis lors, et jusque là, les différents walis qui se sont succédés ont essayé de relancer le projet mais toutes ces initiatives ont sombré dans l'oubli.