Des sommes importantes sont débloquées par les pouvoirs publics pour les besoins d'une campagne électorale qui n'intéresse pratiquement que ses animateurs. Combien coûte en moyenne une campagne électorale pour une présidentielle ? Un milliard 500 millions de centimes est accordé, comme subvention, à chaque prétendant à la magistrature suprême. Une somme jugée insignifiante par les candidats qui demandent sa révision à la hausse. Mieux encore, des indemnités conséquentes sont attribuées aux 24 membres de la Commission politique nationale de surveillance de l'élection présidentielle (CPNSEP). Des sommes aussi importantes sont dégagées pour la rémunération des membres des commissions de wilaya et communales. Un simple calcul arithmétique nous renseigne sur l'importance des enveloppes distribuées par-ci par-là. Le montant des indemnités dont bénéficie chaque membre siégeant à la CNPSEP s'élève à 15 000 dinars par jour, ce qui donne une enveloppe de plus de 501.000 dinars (plus de 50 millions de centimes) pour chaque membre sur les 34 jours de campagne. « Le président de la CPNSEP a fait appel à tous les partis politiques pour siéger au sein de la commission. Nous contestons cette démarche incompréhensible. Pourquoi un parti qui n'a pas présenté de candidat siégerait-il dans cette commission ? De notre avis, le seul élément qui fait courir ces gens qui ont répondu à l'appel, c'est l'argent ! », fulmine un militant du PT. Pour la formation de Louisa Hanoune, il est plus que nécessaire de siéger au sein de ces commissions, afin de dénoncer les dépassements enregistrés sur le terrain et qui sont très nombreux. Concernant la commission de wilaya, ses membres toucheront chacun une indemnité de 60 000 DA et ce, pour toute la durée du processus électoral (34 jours), tandis que les membres désignés au sein des commissions communales toucheront chacun 30 000 DA. Dans ce contexte, il ne faut pas perdre de vue le fait qu'il existe 1541 communes et 48 wilayas, ce qui implique qu'il y a autant de commissions que de communes et de wilayas. « Les joutes électorales sont une occasion de glaner un peu d'argent et certains partis se réveillent uniquement à cette période. En dépit de ce fait, et à l'exception du président sortant, tous les autres candidats se plaignent du manque de moyens de financement de leur campagne », a soutenu un militant du FLN. Hier, une réunion de la commission s'est tenue au siège de la wilaya d'Alger. Très nombreux étaient malheureusement les représentants qui ont axé leurs interventions sur la nécessité d'élever l'indemnité, qui de 15 000 DA, à plus de 20 000 DA. L'argument avancé par certains est la pression qu'ils subissent sur le terrain de la part des différentes parties. « Certains membres de la commission en ont même fait leur cheval de bataille. S'estimant harcelés de partout, ils veulent donc une rémunération digne de ce nom », a soutenu une source proche de la commission. Le comble, une demande écrite a été élaborée dans ce sens et soumise à la commission mixte, composée des représentants de la commission administrative, présidée par le Premier ministre et des représentants de la commission de contrôle. Selon notre source toujours, ce groupe mixte a donné son accord pour une prise en charge sérieuse de cette requête, et il est fort probable que l'indemnité soit majorée incessamment. Par ailleurs, les représentants des candidats s'en défendent en avançant l'argument selon lequel la somme débloquée par l'Etat est très loin de répondre à leurs besoins, notamment l'organisation de meetings, le transport, l'opération d'affichage, la restauration, les placards publicitaires...