Il y a un peu plus de deux mois, Lamine Ouahab déclarait qu'il avait un objectif à court terme cette année : entrer dans le Top 150. C'est fait depuis sa finale du Challenger de Marrakech, dernière étape du Morocco Tennis Tour 2009, disputée dimanche dernier. Classé désormais 145e joueur mondial, Ouahab avance à grands pas vers le but qu'il s'est fixé en entamant une carrière professionnelle en 2002 : accéder au Top 100. C'est, en effet, à partir de ce palier que le joueur commence à être vraiment pris au sérieux par les organisateurs de tournois…et les sponsors. Une fois le pied dans le Top 100, tout est possible. Lamine Ouahab est né le 22 décembre 1984, à Hussein Dey. Il a un frère, Mohamed Redha, un des meilleurs classés algériens du moment, et une sœur, Amel. Il a débuté le tennis à l'âge de 4 ans, sous la direction de son père, Mohamed, lequel est son manager actuellement. Installé à Barcelone depuis quelques années, Lamine est entraîné par l'Espagnol Marc Canovas. C'est en 1993 qu'il montre le bout du nez en remportant le titre national des poussins, suivi en 1995 de celui des benjamins. Mais c'est surtout en 1998 que Ouahab va frapper un grand coup en devenant champion d'Afrique des minimes à Dakar. Il remportera ensuite le titre continental des cadets en 2000 (Johannesburg) et celui des juniors en 2001 (Tunis). Un triplé africain inégalé à ce jour. Chez les juniors, on retiendra encore une demi-finale à Roland- Garros 2001, une finale à Wimbledon 2002 où il crée la sensation en éliminant, au tour précédent, un certain Rafael Nadal ! Son palmarès s'enrichit chez les seniors en 2003 avec une médaille d'or obtenue lors des 8es Jeux africains. Sa carrière internationale est alors lancée. Plusieurs autres médailles d'or vont suivre. L'Algérie tient véritablement en ce joueur un élément d'exception. Cette année, en janvier dernier, Lamine Ouahab a réussi l'exploit, pour la première fois de sa carrière, de sortir des qualifications d'un tournoi du Grand Chelem, l'Open d'Australie, pour entrer dans le tableau final. En coupe Davis, Lamine compte 20 sélections en simple (17-3) et 9 en double (8-1). Mais, il y a un grand mais, et ce, malgré tout ce que ce joueur a apporté à l'Algérie. En effet, Lamine Ouahab a la désagréable sensation, depuis plusieurs mois, que quelque part, on ne veut rien faire pour le soutenir dans sa folle course vers le sommet mondial. D'où son refus de revenir en EN « tant que ma situation financière n'aura pas été définitivement régularisée. » Nous savons, de source sûre, que le président de la Fédération, Abdelhalim Azzi, veut tout faire pour régler ce problème dans l'intérêt de l'EN qui disputera les barrages de la coupe Davis en juillet prochain contre le Portugal, aussitôt après les Jeux méditerranéens de Pescara. Mais, dans le cas présent, la FAT ne peut rien faire, limitée qu'elle est sur le plan financier. A la veille d'échéances importantes pour le tennis algérien, la balle est dans le camp du MJS, et du MJS seulement. Veut-on, oui ou non, de ce joueur ? Il serait temps de clarifier la situation.