«Cette coopération décentralisée est une première pierre dans la construction du traité d'amitié entre l'Algérie et la France qui viendra un jour ou l'autre», a affirmé M. Gaudin à l'issue d'un entretien avec le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah. La signature d'un traité d'amitié algéro-français, prévue fin 2005, a été reportée sine die en raison d'une polémique sur la loi du 23 février 2005 proposée par des députés UMP, dont un article par la suite a abrogé, à l'initiative du président français, Jacques Chirac, mentionnait le rôle positif de la colonisation. M. Gaudin s'est également dit convaincu que sa visite à Alger «aura des retombées positives», ajoutant qu'«il ne faut pas regarder dans le rétroviseur». Les questions liées à la mémoire et aux crimes coloniaux – rappelons l'affaire de la stèle OAS à Marignane – semblent avoir été éludées. La récente visite à Alger du ministre français de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, candidat UMP à la présidentielle de 2007, n'a pas été également l'occasion d'évoquer la polémique de la mémoire et du pardon entre Alger et Paris. «Nous sommes venus avec la volonté de regarder l'avenir et de réaliser des choses ensemble», a déclaré Gaudin hier. Le maire de Marseille est à Alger depuis dimanche à la tête d'une délégation de 300 personnes, entre élus, responsables de la santé et de l'enseignement, avocats, représentants de la culture et des sports ainsi qu'une quinzaine de grands groupes parmi lesquels Suez, SNCF, Bouygues (BTP), SNCF (transports ferroviaires), Véolia (gestion des déchets, eau, énergie, transports), Grands travaux du Midi (GTM), SNMC (transport maritime), OTH Consulting (ingénierie du bâtiment, industrie, infrastructures) et les assurances Axa, ainsi que le président de la Chambre de commerce et d'industrie de Marseille-Provence, Jacques Pfister. M. Gaudin a été reçu dimanche par le président Abdelaziz Bouteflika, qui a insisté sur l'intérêt qu'il portait à une coopération décentralisée entre Marseille et Alger. Le maire de la cité phocéenne a ensuite été reçu lundi par le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem. Il s'est également entretenu avec plusieurs ministres. Marseille au chevet du vieux bâti Le wali d'Alger, Mohamed Kébir Addou, a relevé que Marseille était, après Paris et Lyon, la troisième ville de France avec laquelle des accords de coopération étaient établis. L'accord de coopération entre les deux villes a été signé en 1981, réactualisé en octobre 1999 et une déclaration commune de coopération a été signée le 27 juin 1998. Si Paris et Lyon ont été sollicitées en matière d'hygiène, d'espaces verts, de réhabilitation de La Casbah ou d'éclairage public, le wali de la capitale a souhaité que Marseille aide Alger dans son projet de restructuration du centre-ville et de réhabilitation du bâti. Marseille a décidé de participer pour 800 000 euros à la réhabilitation de Notre-Dame d'Afrique, la jumelle de l'église marseillaise Notre-Dame de la Garde, aux côtés de l'Etat français, de la région PACA (Provence-Alpes-Côte d'Azur) et du département des Bouches-du-Rhône. M. Gaudin a également donné son accord pour que l'assistance publique des hôpitaux de Marseille réalise un audit sur le fonctionnement de l'hôpital d'Oran. Il a pris acte du souhait du chef de l'Etat, selon lui, attaché au bilinguisme, que la France envoie des professeurs en Algérie. Le maire de Marseille a également pris acte de la demande algérienne concernant la participation de la ville de Marseille à la création d'un institut de prévention des risques majeurs en Algérie, le bataillon des marins pompiers de Marseille faisant référence dans ce domaine. Plusieurs conventions de coopération sont signées entre les deux villes. Les plus importantes concernent l'implantation de technopoles sur trois villes nouvelles algériennes, la réalisation d'une fontaine de l'Espérance sur le modèle de celle implantée à Shanghai en Chine.