La dynamique Association d'aide aux diabétiques de Sétif (ADS) organise, en collaboration avec le service de médecine interne du CHU de Sétif, pour la quatrième année consécutive, un séjour dans un centre d'éducation thérapeutique (CET), unique et seule expérience à l'échelle nationale. Ainsi, plus de soixante enfants et adolescents diabétiques de dix régions du pays se sont regroupés, du 20 au 27 mars, au niveau de l'Institut des technologies et moyens agricoles (ITMA), situé en pleine campagne, loin donc du vacarme de l'agglomération sétifienne. Encadré par une équipe multidisciplinaire composée de diabétologues, de pédiatres, de psychologues, d'infirmiers et d'éducateurs spécialisés, algériens et français, ce séjour, qui coïncide avec les vacances de printemps, a permis à l'enfant diabétique de sortir de l'isolement. Rendre autonome le jeune patient face à cette maladie est le principal objectif recherché par les initiateurs de l'opération. « L'éducation thérapeutique demeure la pierre angulaire du traitement de l'enfant, qui est désormais en mesure de gérer seul une telle maladie », dira Hamoudi Haffhouf, un infirmier et éducateur spécialisé ayant encadré de nombreux séjours d'éducation pour jeunes diabétiques en France. Afin d'égayer le séjour des pensionnaires qui ont profité pour nouer des contacts et des amitiés avec d'autres diabétiques venus de Béjaïa, Ghardaïa, Skikda et d'ailleurs, les organisateurs, qui ont laissé leurs blouses blanches dans les vestiaires, ont établi un copieux programme sportif et culturel. En plus du football et des autres sports collectifs, les vacanciers ont barboté dans la piscine du 8 Mai 1945. Une virée du côté de Djemila (ex-Cuicul) a permis aux enfants de découvrir les vestiges des civilisations anciennes. La beauté et la richesse du site ont ébahi ces visiteurs qui ont pris sans nul doute beaucoup de photos-souvenirs : « Pour donner l'occasion au plus grand nombre d'enfants de bénéficier du CET, le jeune patient n'a droit qu'à un séjour, axé sur l'autocontrôle glycémique. C'est-à-dire qu'il doit, à ce propos, être en mesure d'adapter la dose d'insuline à l'activité physique et à l'alimentation consommée. L'auto-surveillance par glucomètre et la réaction vis-à-vis de l'activité physique et sportive sont les autres thèmes du programme scientifique du séjour », déclare le Dr Rezig qui insiste sur la métamorphose psychologique de l'enfant, pour lequel le séjour a été une bouffée d'oxygène : « L'enfant, ayant au début du séjour illustré le diabète par une tête de mort, change complètement d'avis à la fin du regroupement ponctué par des photos pléthoriques en fleurs. » Le jeune Oussama Lagaâd de Ghardaïa abonde dans le même sens : « L'escapade de Sétif, qui coïncide avec les vacances, m'a permis de connaître une autre région et d'autres personnes. Vivre loin des parents, ce qui n'était pas au départ une mince affaire pour un enfant diabétique, a été en fin de compte, une bonne expérience. Ce séjour, qui a été bénéfique à plus d'un titre, m'aide à mieux gérer et contrôler ma maladie. » Un couple de Béjaïa, ayant consenti à se séparer pour quelques jours de leur enfant malade, salue l'initiative, mais tient par contre à pointer un doigt accusateur sur les carences relatives à la prise en charge des diabétiques : « Le centre d'éducation thérapeutique de Sétif est un exemple à suivre. C'est une belle et enrichissante expérience à généraliser. Chapeau bas à l'équipe du professeur Malek, qui n'a ménagé aucun effort pour rendre le sourire à nos enfants. Cela dit, le diabétique a besoin d'une meilleure prise en charge médicale et d'un espace de discussion et d'échange faisant cruellement défaut, aussi bien aux patients qu'à leurs proches, ayant, eux aussi, besoin de soutien. » Cet avis est partagé par les pensionnaires du centre ayant fait beaucoup de bien aux enfants diabétiques, qui retournent chez eux requinqués…