Les Hauts-Plateaux sétifiens qui hument le football, retiennent leur souffle. La confrontation ESS-EST, une finale avant la lettre qui fait la une des discussions des fans, en est la cause. Le chaudron sera une nouvelle fois trop exigu pour contenir la grande foule, laquelle assistera sans nul doute à un grand match. D'autant plus que les antagonistes qui caracolent à la tête de leurs championnats respectifs, ne manquent ni d'arguments ni d'atouts à faire valoir. Ainsi Sétifiens et Tunisois qui rentrent dans le vif du sujet, s'attendent à une rude bataille aussi bien tactique que physique. D'autant plus que les deux coaches ont axé le gros de la préparation sur ces deux volets. L'aspect psychologique, un facteur ayant de tout temps caractérisé les confrontations algéro-tunisiennes. Aït Djoudi, qui a supervisé bon nombre de matches de l'espérance, a mis en garde ses joueurs de ne pas tomber dans le jeu des Tunisiens qui excellent dans les ficelles, lesquelles seront omniprésentes durant la partie qui se jouera sur un détail. Ceci est d'ailleurs l'avis de Faouazi Benzarti, accosté à sa descente d'avion : « Ce n'est pas dans mes habitudes de me plaindre mais je crains la fatigue car ce n'est pas du tout évident de jouer deux rencontres à grands enjeux, en 48 heures. Même si je veux procéder à quatre ou cinq changements, le reste des troupes est extenué. La rencontre face à l'entente qu'on ne présente plus se jouera sur un rien car l'aspect tactique prédominera tout au long de la partie. Le tartan synthétique peut être un handicap pour mon équipe qui négocie match par match », souligne le vieux briscard qui va sans nul doute présenter un onze à vocation défensive. Celui-ci s'appuiera sur le gardien Kasraoui devant être aidé par Chemmam, Janvier, Abdi et Derbali, qui n'ont pas joué le match de Bizerte. L'entre-jeu sera certainement confié à Bienvenu, Msakni, Korbi, et Derradji, l'attaque sera, comme à l'accoutumée, animée par Bouazi et l'ex-usmiste, le Nigérian Enéramo, ayant à son actif 15 buts en championnat. L'Entente, qui ne fait pas de l'équipe de Bab Souika une montagne, sera dans l'obligation de faire le jeu pour bousculer son adversaire qui ne va pas se découvrir. L'Aigle noir, qui devra bénéficier du soutien de plus de 40000 supporters, abordera le match avec une formation à vocation offensive. Fidèle à sa ligne de conduite, Aït Djoudi reconduira à un joueur près le onze ayant affronté Monastir. Pour préserver sa cage, le onze sétifien devra surveiller ses arrières : « Il est vrai que le match s'annonce difficile mais les gars qui ont des arguments à faire valoir sont en mesure de relever cet autre défi. Il suffit de rester calme et concentré », dira Aït Djoudi, le coach d'El Kahla qui est attendu par tout un peuple… qui ne cessera pas de clamer : « Allez les Noirs ! »