On notera la présence de Hachemi Ameur, miniaturiste, directeur de l'Ecole des beaux-arts de Mostaganem, Zeknine Hassan, peintre de Bordj Bou Arreridj, père de l'association Harmonia des arts plastiques, une école d'initiation aux artistes en herbe et à la femme et aussi président de la section de l'UNAC de Bordj et Sétif, de Nada Boubekri d'Alger et surtout du plasticien sétifien Mustapha Ghadjati. De nouveaux noms participent aussi à ce Salon. Ils étaient nombreux à avoir pris la route de Ain Taghrout pour participer à la cérémonie d'hommages dédiée au sculpteur Boukerch Mohamed, natif de la région. La salle des expositions a connu une affluence respectable. Un public très varié a visité et continue à se rendre sur les lieux. Nombreux sont les Sétifiens qui, en groupes, en familles ou seuls ont investi la salle. Les adhérents des maisons de jeunes, les élèves de l'annexe de l'Ecole des beaux-arts de Sétif, des stagiaires de la formation professionnelle, des étudiants de l'Institut d'architecture et des membres d'associations sont la preuve de l'intérêt du public pour ce genre d'activité. Découvrir des œuvres en tous genres, toiles et sculptures sur tous matériaux a permis de redécouvrir ces arts perdus de vue depuis longtemps, par l'antique Sitifis. «Nous n'avons pas l'habitude de voir de vraies œuvres et aussi les artistes qui les ont peintes ou sculptées. En discutant avec certains artistes, j'ai appris beaucoup de trucs sur la peinture et la sculpture. Je sens que je vais m'y mettre», nous dit une jeune étudiante qui sillonnait l'espace. «On doit multiplier ce genre d'activités. Le public sétifien qui commence à les découvrir semble apprécier. Les artistes ont été très sollicités ces jours-ci par les visiteurs. Un espace devrait aussi accueillir ces expositions», dira un organisateur. En plus de l'exposition-vente, une installation se rapportant au thème de la ville a été effectuée par M. Ghadjati et Nada Boubekri à l'entrée de la salle. «Il faut encourager les gens qui ont des dons artistiques; on doit apprendre à apprécier et à valoriser l'esthétique, encourager les enfants qui dessinent, apprendre aux femmes au foyer à peindre sur tissu, à confectionner leurs bijoux ou leurs robes. J'expose trois toiles de l'école de l'abstrait : Ennemi intime, Traditions et Culture algérienne. Chaque visiteur les interprète à sa manière et selon sa vision. Le public sétifien qui a beaucoup de goût est merveilleux», nous dira le peintre Zeknine. Selon l'une des artistes sétifiennes présente sur les lieux : «Le niveau de la sculpture a évolué plus que celui de la peinture, dans laquelle le contemporain est moins présent. La participation des artistes est assez importante et c'est une première à Ain El Fouara ; le Salon de 2005 était d'une envergure moindre. Le public a pu à loisir découvrir les œuvres diverses et porter des critiques constructives et même parfois acerbes.» La culture revient à grands pas à Sétif, la mettre à l'aise et bien l'accueillir ne peuvent qu'être bénéfiques à la capitale des Hauts-Plateaux. Après le programme varié de Noir sur blanc, partenariat culturel entre les trois associations : Gertrude II de Lyon, Chrysalide d'Alger et Les Compagnons de Nedjma de Sétif, qui a connu un engouement de la part du public sétifien, le Salon des arts plastiques et de la sculpture, inauguré par le wali de Sétif, vient redonner vie à la culture dans l'antique Sitifis. «C'est bien que l'on puisse retrouver des activités culturelles à Sétif. Le public, surtout le public jeune, doit apprendre à connaître ce monde des arts et à s'exprimer», nous dit Aïcha, une dame rencontrée sur les lieux.