Les Algériens aiment le beau jeu, mais surtout les belles images qui nous parviennent via le satellite. C'est ainsi que nous avons découvert beaucoup de champions mais c'est indiscutablement l'Espagnol Rafael Nadal qui a conquis le cœur des Algériens. Les discussions durant la journée de dimanche étaient presque toutes consacrées à cette finale. Entre deux matches de football, les Algériens ne se privent pas de parler tennis. Les supporters de Rafael Nadal étaient contents de la production de ce jeune Espagnol qui n'en est pas à sa première. Rafael Nadal a de nouveau claqué la porte du grand chelem au nez de Roger Federer, en le battant, dimanche, pour la deuxième année de suite, en finale de Roland-Garros. Nadal a réussi un triplé inédit depuis l'ère Borg. L'Espagnol n'est encore qu'à mi-chemin pour égaler le record de victoires du Suédois, titré six fois, dont quatre d'affilée, de 1978 à 1981. Mais, au rythme où il va, Rafa, 21 ans, invaincu à Roland-Garros, ne tardera pas à prendre la première place dans la légende des monstres de la terre battue. Autre monstre du jeu, Roger Federer cherche lui aussi à être reconnu comme le meilleur de tous les temps, mais toutes surfaces confondues. Comme l'année dernière, il tentait de franchir, à Roland Garros, l'un des derniers obstacles qui le sépare de cet absolu. En triomphant, enfin, à Paris, le Suisse aurait détenu les quatre titres majeurs en même temps, un exploit que deux joueurs seulement, l'Américain Donald Budge (1938) et l'Australien Rod Laver (1962, 1969), ont réussi, et se serait ouvert la voie du vrai grand chelem. Ses rêves se sont encore une fois fracassés sur Nadal, dans des circonstances assez similaires, même si le match a été beaucoup plus intense et le spectacle nettement plus prenant qu'en 2006. Comme lors de ses précédentes victoires contre le Suisse, Nadal s'en est tenu à une tactique simple : repousser Federer loin de la ligne de fond en visant prioritairement son revers. Le Majorquin n'est pas le seul, à avoir un grand coup droit lifté, mais il n'y a que lui qui met au supplice le Suisse avec cette arme. Nadal est aussi le seul à avoir, sur terre battue, un très net ascendant mental sur le n°1 mondial, alors que face à n'importe quel autre joueur, c'est Federer qui gagne les points importants, contre Nadal, il les perd. Sur dix balles de break obtenues dans la première manche, le Suisse n'a converti aucune. Son rival n'en a eu besoin que d'une pour faire la différence. C'est un joueur plus complet, vous diront tous ces Algériens qui ont suivi la rencontre. Et pour terminer, il est bon de signaler que plusieurs cafés munis d'un téléviseur ont fait le plein en ce dimanche après-midi. Il est temps de réfléchir au phénomène tennis qui demeure un sport très beau à voir.