Le holding français Bouygues, qui avait acquis ses titres de noblesse dans la réalisation de grands programmes d'habitat et de BTP à travers le monde, revient en force en Algérie avec un contrat de réalisation de 5000 logements promotionnels pour le compte de la CNEP-IMMO (ex-SPIE), filiale de la CNEP-Banque. Plusieurs cités seront mises en chantier dans ce cadre dans de nombreuses régions du pays, mais c'est à l'agglomération algéroise que revient la part du lion avec près de 2000 logements répartis à travers un certain nombre de quartiers et la ville nouvelle de Sidi Abdellah. Si le retour de Bouygues est accueilli favorablement par les maîtres d'ouvrage et les promoteurs immobiliers en quête de constructeurs performants, les entreprises algériennes de BTPH craignent que le holding français, bien servi par sa réputation et l'appui du gouvernement français, ne soit privilégié dans l'octroi des marchés publics de la construction. La crainte des chefs d'entreprise algériens est d'autant plus grande qu'ils savent que Bouygues est déjà en pourparlers avec les autorités concernées pour l'octroi de gros contrats d'équipements. Pour rappel, Bouygues était fortement présent en Algérie durant la décennie 1980, période au cours de laquelle il a réalisé des milliers de logements et des équipements avant de quitter le pays en raison d'un contentieux technique et financier portant sur la réalisation de la ligne de chemin de fer Skikda-Ramdane Djamel.