Seulement 162 bureaux de poste pour une population de plus 3 millions habitants. Les bureaux de poste sont souvent inexistants dans certains quartiers et toujours exigus. Algérie Poste (AP) reconnaît cette situation dont souffrent les Algérois. « La densité nationale postale est d'un bureau pour 10 500 habitants. La répartition de ces infrastructures est inégale et le constat est encore plus effarant dans les grandes agglomérations comme Alger », souligne Boufennara Noureddine, directeur de communication à Algérie Poste. Contrairement aux communes de l'intra-muros, plus ou moins « dotées », des circonscriptions à la périphérie ne disposent que d'un bureau de poste. « Aux Eucalyptus, seule une poste exiguë est ouverte pour 200 000 habitants qui doivent souvent venir de loin », relève Boufennara en faisant remarquer que la situation sécuritaire a obligé la population à s'installer à la périphérie dans des localités sans infrastructures. Algérie Poste en est-elle responsable ? « Nous avons les dispositions financières pour rendre plus proches des citoyens les bureaux en en construisant davantage. Le problème du foncier se pose avec acuité et les autorités locales font montre de mauvaise volonté. Et si d'aventure elles consentent à mettre à notre disposition des terrains, c'est souvent à des prix exorbitants et, en dehors de l'agglomération urbaine. Aussi, quand ces mêmes autorités nous donnent des plans, les PDAU et les POS, la réalité n'y est pas conforme. D'où l'impossibilité d'installer les infrastructures. Des lotissements nouveaux ont été construits sans que l'Etat décide de les doter d'équipements nécessaires. Ni poste ni annexe d'état civil, encore moins des établissements scolaires. Le constat est plus désolant dans les nouveaux sites AADL. » « Nous sommes en train de mener des négociations avec l'Agence (AADL) pour installer dans les sites des postes », affirme, sans trop s'étendre, le directeur, qui ajoute que 29 bureaux de poste seront ouverts à Alger. Reste que des infrastructures d'AP existantes ne sont guère accueillantes. « Plus on s'éloigne du centre, moins le service est convaincant. Manque de chaises, agents qui rechignent à servir les citoyens, etc. Pourtant à Alger-Centre, le constat est édifiant. L'intérieur de la Grande-Poste est lugubre comme l'est le caractère de quelques agents qui accueillent les citoyens avec mépris », relève Azli, habitant de la rue Tanger, qui indique que « des travaux sont menés à pas de charge dans cet bâtisse néomauresque qui mérite plus d'égard ».