La croissance de la demande de pétrole cette année devrait atteindre le pic de 2,5 mbj et ralentir à 1,8 million de barils par jour en 2005, selon le rapport mensuel de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) paru hier. La demande devrait progresser cette année de 3,2% en raison, pour une large partie, de la reprise de l'activité économique, notamment dans des pays, a souligné le rapport, où l'utilisation de l'énergie est moins efficace que dans les pays de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). Selon l'agence, les pays non OCDE devraient toutefois représenter les trois quarts de la croissance de la demande attendue en 2005, dont 510 000 bj pour la Chine et 270 000 bj pour d'autres pays asiatiques hors OCDE. La demande de brut devrait s'établir à 81,4 mbj en 2004 et à 83,2 mbj en 2005, chiffres revus à la hausse en raison d'ajustements statistiques, indique le rapport. Par ailleurs, la production de pétrole de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a atteint en juin son plus haut niveau depuis novembre 2000 : 28,6 millions de barils par jour, selon le même rapport. l'AIE, qui représente les intérêts en matière d'énergie des pays développés de l'OCDE, a fait part d'une hausse de 635 000 bj par rapport à mai. Hors Irak, la progression par rapport au mois précédent est « encore plus impressionnante, à 960 000 bj », souligne le rapport. La production de l'OPEP à dix membres (moins celle de l'Irak) s'est ainsi élevée à 26,9 mbj en juin, pour un quota officiel de 23,5 mbj en vigueur à l'époque, devenu 25,5 mbj au 1er juillet (avec l'augmentation de 2 mbj décidée par l'OPEP à Beyrouth le 3 juin). En revanche, la production irakienne de brut a reculé de 325 000 bj en juin en raison des perturbations subies par le transport par oléoducs à la suite de plusieurs sabotages. L'AIE souligne toutefois que l'Arabie Saoudite a réussi à augmenter comme promis sa production à 9,1 mbj (+500 000 b/j), tandis que l'Iran, les Emirats arabes unis, le Koweït et le Nigeria ont affiché des hausses de production comprises entre 50 000 et 150 000 bj chacun. Cette hausse de production de l'OPEP s'est faite au détriment des capacités supplémentaires de production, et comme elle a coïncidé avec des stocks de brut toujours faibles dans les pays de l'OCDE, elle s'est traduite par des cours élevés, constate l'AIE. Des prix demeurant supérieurs à 35 dollars le baril pourraient bien pousser l'Opep à mettre en œuvre sa décision d'augmenter son quota de production de 500 000 bj au 1er août, comme convenu à Beyrouth, note l'AIE, qui milite régulièrement pour que l'OPEP accroisse sa production et ramène les cours à des niveaux plus raisonnables. La prochaine réunion de l'OPEP, prévue le 21 juillet à Vienne, devrait se pencher sur la situation du marché pétrolier et peut-être avaliser la décision d'une augmentation de son plafond de production de 500 000 b/j. En ce qui concerne les pays producteurs non OPEP, l'AIE souligne que leur production en juin a augmenté de 135 000 bj à 45,05 mbj, en dépit de perturbations, comme la grève en Norvège, et des interruptions de production dans un champ aux Etats-Unis. Celles-ci ont été compensées par des hausses de production en Russie, au Tchad et au Brésil. Pour 2005, l'AIE prévoit que l'offre en provenance des pays non OPEP devrait progresser en 2004 comme en 2005 de 1,2 mbj. Ali Benyahia , APS