Située à environ 7 km au sud-est de Khemis Miliana, à 300 mètres d'altitude, la commune de Aïn Soltane occupe une position géographique stratégique, entre la RN4 reliant les parties est et ouest de la wilaya de Aïn Defla, la RN18 menant vers la wilaya de Médéa et la RN14 reliant la ville de Khemis Miliana à la wilaya de Tissemsilt. En outre, cet ancien village colonial vient au premier rang en termes de production agricole, grâce à ses terres fertiles où l'on cultive, notamment, des céréales et de la pomme de terre et qui s'étendent de part et d'autre de son territoire, dans la vallée du Cheliff. Cette commune sort progressivement d'une longue période de torpeur, conséquence de la décennie de terreur ayant engendré précarité et malvie, particulièrement parmi les jeunes. Ces derniers, désœuvrés, se tournaient vers la drogue, les jeux de hasard et les délits en tous genres. Aujourd'hui, des changements positifs commencent à être apparents. Pour autant, les attentes et les besoins de la population locale restent loin d'être comblés. En effet, beaucoup reste à faire pour offrir aux habitants de cette commune les sevices et les commodités qu'ils sont en droit d'espérer, comme ne manquent pas de le signifier certains d'entre eux. A noter que la commune compte plus de 21 000 âmes, majoritairement concentrées dans les zones rurales. Selon Ali Bourokaâ Benyoucef, maire de la commune, cette dernière est confrontée, notamment, à un énorme déficit en logements. Il affirme, à ce propos, que quelque 150 familles ayant un besoin urgent de logement ont été déjà recensées, alors que la municipalité ne dispose que de 20 unités prêtes à être livrées. Le déficit en logements est davantage ressenti en milieu urbain, notamment dans les zones secondaires de Oued Chaïba, Oued Hallil et au niveau du chef-lieu de commune, a encore fait remarquer le P/APC, précisant que pas moins de 1400 dossiers de logements attendent satisfaction. Chômage et manque d'infrastructures Sans aller jusqu'à avancer un taux de chômage, même approximatif, les responsables de cette commune reconnaissent, néanmoins, que ce fléau touche une frange de la population non négligeable, en partie par manque d'emplois stables, sachant que l'agriculture offre surtout des emplois saisonniers. Cela étant, il est fait état d'un léger mieux enregistré dans ce domaine à la faveur des chantiers de l'autoroute Est-Ouest ayant permis de recruter près de 800 demandeurs d'emploi. S'agissant de la couverture sanitaire, aux dires des responsables locaux, elle demeure insuffisante. Des douars, à l'exemple de ceux de Kbar Ali et de Beni Amrane, ne sont pas encore dotés de salles de soins, alors qu'ils comptent, selon la même source, un nombre important de personnes âgées ou handicapées et démunies et dont les besoins en soins sont permanents. Par ailleurs, la seule structure de santé, située au niveau du chef-lieu de la commune, reste en état d'aménagement depuis plusieurs mois, les travaux ne cessant d'accuser du retard. Le personnel de cette structure de santé prodigue d'ailleurs ses soins aux patients au niveau de la maison de jeunes, en attendant la fin des travaux. L'autre problème relevé au sein de cette commune est l'existence de fosses septiques charriant des risques sérieux quant à la santé des habitants. S'ajoute à cela, la vétusté du réseau d'assainissement au niveau de la localité de oued Chaïba dont les rejets se déversent sur la RN4. Sur un autre plan, la population déplore aussi l'absence de raccordement au réseau du gaz de ville et de l'électricité, dont sont privées plusieurs familles. Les habitants réclament également l'amélioration du réseau d'AEP et la réhabilitation des chemins communaux ainsi que des infrastructures de jeunesse, comme une salle polyvalente ou un stade pour favoriser les activités sportives. Les élus locaux revendiquent surtout la réalisation, dans leur commune, d'un marché de gros, eu égard à la situation géographique privilégiée de cette région et à la place de choix qu'elle occupe sur le plan de la production agricole.
