En écho à la journée mondiale du diabète, fixée pour le 14 novembre de chaque année, à laquelle une reconnaissance onusienne, obtenue cette année, a conféré une dimension officielle, l'association des médecins privés de Biskra (Ampb) a organisé, en coordination avec la fédération internationale des diabétiques (FID), le soutien de la DSP de Biskra et l'aval de la wilaya de Biskra, une journée d'étude sur «Le diabète de l'enfant et de l'adolescent», jeudi dernier à l'école paramédicale de Biskra. Le wali de Biskra a ouvert les travaux auxquels ont pris part des diabétologues et des spécialistes nationaux de renom, des étudiants de l'université de Batna, en 5e année de médecine, des médecins généralistes, des présidents d'associations de diabétiques et des représentants des laboratoires pharmaceutiques Novonordisk, MSD et Hikma, lesquels sponsorisent cette manifestation. La communication, truffée de chiffres et de statistiques, présentée par le Dr Houhou, président de l'Ampb, a permis de cerner les effets dévastateurs du diabète sur l'individu, la famille et la société toute entière. Il dira ceci: «A la cadence infernale de 1 décès causé par le diabète toutes les 10 secondes, et l'apparition de 2 nouveaux cas durant ce laps de temps, touchant actuellement 250 millions de personnes à travers le monde, dont 57 % le portent en latence du fait d'un système de dépistage aléatoire, progressant au rythme de 3 % annuellement, décelé chez 200 enfants toutes les 24 h, ce trouble métabolique, caractérisé par l'incapacité pour l'organisme d'assimiler le glucose, est en passe de supplanter les autres maladies au palmarès des catastrophes sanitaires qui déferlent sur l'humanité du fait des mutations socioculturelles et de la modification des habitudes alimentaires». Le Pr Malek.R du CHU de Sétif, le Pr N.Mallem de Batna, le Dr M.L Debabèche de Biskra et d'autres spécialistes se relayeront pour aborder des thèmes liés aux diabètes (type I, type II) de l'enfant et de l'adolescent et aux protocoles thérapeutiques y afférents. Pour une stratégie nationale de lutte contre le diabète Le diabète est une des rares maladies non virales qui suscite le branle-bas des instances sanitaires mondiales. En quelques années, la localisation géographique de cette maladie s'est déplacée de la population «riche et vieille» des pays nantis et développés vers les sociétés en voie de développement, comme l'Algérie qui compte 1,4 million de diabétiques, dont 5,4 % ont de 0 à 29 ans ; 70 000 enfants et adolescents sont dûment identifiés comme étant diabétiques, et 10 % d'entre eux sont insulinodépendants. Mesurant parfaitement l'ampleur du mal, à l'instar de l'OMS, des associations internationales de diabétiques et des médecins, de plus de 150 pays, les médecins de l'Ampb prônent l'application urgente d'une «Politique nationale de lutte contre le diabète», basée sur l'éducation, la sensibilisation, une prise en charge totale de tout diabétique et le développement des recherches médicales. R.Khellil, médecin et sénateur, abonde dans ce sens, déclarant : «Les enfants sédentarisés, cloués devant un écran d'ordinateur, happés par Internet et la télévision, grignotant entre les repas et consommant une nourriture grasse et saturée d'additifs chimiques, ne pratiquant plus aucune activité physique, sont de plus en plus obèses, et donc de plus en plus vulnérables au diabète. Nous devons réagir devant ce danger». Atelier d'éducation thérapeutique Le Dr Athmani Saâd-Eddine, trésorier de l'Ampb ajoute: « Le diabète est comparable à un raz-de-marée, et la mobilisation de tous devient un impératif afin d'en atténuer les effets. Les enfants, les adolescents et leurs parents sont conviés à un atelier d'éducation thérapeutique». En effet, toute la matinée de vendredi, installé dans une salle de l'hôtel des P&T, un atelier thérapeutique, animé par des éducateurs professionnels et encadré par les médecins de l'Ampb, a permis aux enfants et adolescents atteints de diabète, venus de Sétif, Batna, Djemaâ, El Meghaïr, Touggourt et Biskra, de bénéficier de recommandations liées au mode de vie à adopter, au régime alimentaire à respecter, et aux modes de prise d'insuline et de médicaments quotidiens à appliquer. Dans une atmosphère détendue, les enfants et les adolescents diabétiques, souriants, espiègles et vifs comme tous les bambins du monde, se sont sentis moins seuls et moins démunis face aux épreuves imposées par cette maladie insidieuse et imparable. Quelques parents, émus de voir leurs enfants, objets de tant d'attention et d'égards, avaient même une inexpugnable larme à l'œil. Un débat, qui a réuni médecins, présidents d'associations de diabétiques et parents de malades, a permis de mettre en exergue les difficultés et les préoccupations de ceux-ci. L'association des diabétiques de Biskra a distribué gratuitement des glucomètres électroniques à ceux qui en ont fait la demande.