Bien qu'annoncée, la coupure de l'alimentation en eau potable d'une durée de 72 heures, qui a touché depuis le 2 mai au soir plusieurs localités de l'Est algérois, à savoir les communes de Rouiba, Bordj El Bahri, El Marsa, Bordj El Kiffan, Bab Ezzouar, Dar El Beïda (en partie), El Harrach et Mohammadia, a causé d'immenses désagréments aux citoyens de ces localités qui n'ont aucunement eu droit à une quelconque assistance de la part des services de la Seaal et encore moins de celle des autorités locales. La Seaal, à qui incombe en partie la responsabilité d'approvisionner les localités touchées par ces coupures, n'a guère manifesté de déploiement en termes de moyens pour aider un tant soit peu cette population. Dans l'usage courant, la situation aurait voulu que ces derniers prennent les mesures qui s'imposent en pareille circonstance, et ce, en mettant au service des abonnés, notamment ceux habitant des cités à forte densité démographique, des camions-citernes pour alimenter leurs foyers en eau potable. « Nous avons mis en place un dispositif de citernage qui compte 38 camions-citernes afin d'alimenter en priorité les organismes publics et hospitaliers », soutient M. François, directeur de l'exploitation à la Seaal. Cette coupure d'eau, qui a touché une population de près de 600 000 habitants, nécessite, selon notre interlocuteur, le déploiement de près de 1000 camions-citernes, ce qui est loin d'être le cas. Face à l'ampleur de la zone géographique touchée par cette coupure, les moyens mis en place par la Seaal relèvent du dérisoire. Outre le déficit en moyens affichés par la Seaal en vue de pallier cette rupture, les autorités locales se sont distinguées, quant à elles, par leur absence totale. A Bordj El Bahri, les citoyens se sont retrouvés livrés à eux-mêmes. Ceux qui disposent d'un tant soit peu de moyens ont dû recourir aux services des marchands d'eau qui, profitant de la conjoncture, ont augmenté exagérément leurs prix : « Une citerne d'eau de 2000 litres m'a coûté 1600 DA, alors qu'elle valait, il y a à peine une semaine, 800 DA », se lamente un habitant de la commune. Les foyers les moins prospères ont dû, quant à eux, accomplir les sempiternelles processions de va-et-vient aux sources d'eau les plus proches munis qui de jerricanes, qui de bidons, pour étancher leur soif. L'image d'enfants en bas âge, traînant des bidons plus lourds que leurs corps frêles, n'est, de ce fait, pas près de s'effacer de notre environnement urbain. Heureusement que les travaux entrepris par la DTP, qui est à l'origine de cette coupure, vont permettre la déviation d'une conduite principale sur le tracé de la deuxième rocade d'Alger et « les travaux seront achevés avant terme », assure M. François. Et d'ajouter que « l'alimentation en eau potable sera progressivement rétablie dès la remise en service de la canalisation ».