Comme chaque année, la wilaya de Tizi Ouzou fête le Mois du patrimoine, avec au menu, plusieurs activités à travers les quatre coins de la région. D'ores et déjà, Abizar, l'un des plus grands villages de la wilaya de Tizi Ouzou, n'a pas laissé passer inaperçu cet événement sans organiser, dernièrement, des manifestations culturelles. « Nous tentons de valoriser cette culture millénaire. Nous devons préserver notre patrimoine pour que les générations futures ne soient pas déracinées », dira Sofiane A, organisateur. Certes, on aurait aimé voir le programme étoffé, mais quand on sait que le peu qu'il y a eu n'a été l'œuvre que de quelques bénévoles, on comprend mieux la suite. Tout compte fait, le 29e anniversaire du Printemps berbère, a été l'occasion pour ces animateurs d'inaugurer une stèle (archéologique) en grès au milieu du village à l'effigie de leur célèbre cavalier Amnay Ubizar, réalisée par deux jeunes sculpteurs. Des documents historiques et archéologiques faits par des Français (P. A. Février, à titre d'exemple) sur l'histoire des stèles en Afrique du nord accompagnent le tout. Ceci sous l'œil ravi des puristes et de quelques invités, dont les membres de l'exécutif communal. Par ailleurs, profitant de notre présence, Ali Boussouel et Mansour Igheroussène, tous deux autodidactes, nous ont émis le vœu de voir un jour leur village se doter d'une (vraie) maison de jeunes, ou à défaut d'un foyer pour jeunes, comme ils en voient un peu partout ailleurs. « Abizar est un village 15 000 h. Il y a beaucoup de jeunes qui s'intéressent à la culture. Faute d'encadrement associatif adéquat, notre champ de manœuvre est restreint. Regardez l'affluence à cette modeste manifestation », déclarent-ils, avant qu'un membre du comité de village n'enchaîne : « Les autorités locales ont été saisies. Elles doivent nous aider à canaliser ces jeunes. Il y a 11 quartiers que nous gérons, c'est énorme. »D'autre part, l'après-midi a été consacrée à la chanson. Une palette d'amateurs, pour la plupart, a clamé des chansons du répertoire kabyle. Entre deux chansons, des poètes récitent leurs proses, à l'image de celles de Dda Makhlouf. Les thèmes de l'identité, de la Révolution et….du Patrimoine étaient au rendez-vous.