La salle des conférences de la maison de la culture Omar Oussedik de Jijel a abrité, les 5, 6 et 7 mai, des journées d'étude sur la protection du patrimoine. Organisées par la direction de la culture, cette rencontre a rassemblé plusieurs spécialistes en la matière. Un patrimoine qui subit des agressions continues du fait du manque de protection et de l'urbanisation effrénée, empiétant, dans certains lieux, sur des vestiges de grande importance historique. Le Dr Khadidja Mansouri s'est d'ailleurs étalée sur cette triste réalité, relevant la manière non scientifique avec laquelle sont menés des travaux de restauration au niveau de certains sites. Elle relèvera, par ailleurs, que certains sites sont devenus des décharges. Le Dr Mustapha Filah notera, pour sa part, le manque de moyens, notamment humains, qui influent négativement sur la préservation des sites archéologiques, en plus de l'absence de musée. Il préconisera une réactualisation de l'inventaire des sites, vu que les références actuelles remontent aux années 1950. La communication du directeur du centre national de recherche préhistorique et anthropologique, Slimane Hachi, fera découvrir à l'assistance la période préhistorique de la région des Babors. Il dira que cette unité biogéographique a été occupée pendant très longtemps par des hommes de la préhistoire. Il qualifiera cette civilisation ibéro-maurusienne des plus brillantes qui ait vu le jour jusque-là. L'homme de mechta Afalou, ajoutera-t-il, a occupé des abris sous roche ainsi que de plein air. Des vestiges existent, notamment aux grottes d'Afalou Bourmel, Melbou (Béjaïa) et à celles de Taza, à Ziama (Jijel). Pour le conférencier, cet homme a édifié des nécropoles pour enterrer dans un même lieu les morts, ce qui dénote une relation métaphysique par rapport au respect du mort. Il vivait aussi tant de la terre que de la mer. Ces hommes créaient également des œuvres d'art sous forme de petites statuettes en terre cuite qui remontent à 11 000 et 18 000 ans. Le conférencier précisera que c'est dans les Babors qu'a pris naissance « la sépulture, la nécropole et l'art ».