De l'émigration à partir des côtes algériennes, les candidats à la traversée clandestine s'essayent aussi au voyage vers l'Europe à partir du Maroc en profitant de sa proximité géographique avec l'Espagne. Nombreux sont ces clandestins à se voir arrêter puis refouler des territoires marocains. Au cours du premier trimestre de l'année en cours, les autorités marocaines ont refoulé, dans le cadre de la lutte contre l'immigration clandestine, pas moins de 399 Algériens contre 401 pour toute l'année 2007. L'analyse de ces chiffres montre la hausse du nombre des prétendants à passer les frontières pour être encore plus proches de l'objectif européen de leur expédition illégale. La région de Nador, voisine de la province espagnole de Melilla, au Maroc, devient un passage précieux pour les centaines de candidats à ce type d'émigration qui tentent via ce territoire d'atteindre le vieux continent. Arrêtés avec 697 autres clandestins de l'Afrique subsaharienne dans la région de Nador, ces candidats algériens à la conquête des terres européennes se sont vu intimer l'ordre par la police marocaine de quitter le territoire du royaume alaouite. Ces mêmes autorités ont enregistré l'importante prise de 1639 émigrés clandestins durant l'année 2007 dont une majorité originaire d'Afrique subsaharienne. Lorsque les candidats à la conquête de l'eldorado perdu échappent aux filets de la police marocaine, ils risquent de ne pas échapper à la mort en mer. Une ONG espagnole de défense des droits de l'homme fait état de la mort de 921 immigrants clandestins qui ont tenté en 2007 de gagner l'Espagne. Parmi ces victimes du rêve clandestin, 287 sont originaires d'Afrique du Nord. La même ONG prédit une réactivation de l'immigration clandestine vers les côtes ibériques «en raison des traversées plus longues et difficiles des autres routes maritimes, du déploiement de l'agence européenne Frontex le long des côtes ouest africaines et de la recrudescence du flux migratoire en provenance du Maroc et de l'Algérie». Il est à signaler qu'une véritable mafia de l'immigration organise le passage des flux migratoires venant d'Algérie et d'ailleurs vers Melilla, assurant aux candidats émigrés le transport vers Tétouan ou Nador, puis l'hébergement en attendant la traversée du détroit de Gibraltar, point de rencontre le plus proche entre l'Afrique et l'Europe. Pénétrer Ceuta et Melilla revient à donner à l'émigré clandestin l'espoir d'un examen de son dossier.