La Banque d'Algérie prévoit d'étudier la question d'un éventuel achat de titres obligataires que le Fonds monétaire international (FMI) envisage d'émettre pour renflouer ses caisses, révèle Hadj Baba Ami, directeur général du Trésor. Intervenant, hier, lors de l'ouverture des travaux du 5e Forum international de la finance (FIF), organisé à l'hôtel El Aurassi, M. Baba Ami, cité par l'APS, a noté que ladite option « vient d'être posée aux autorités algériennes. Et c'est au niveau de la Banque d'Algérie que cette question sera examinée ». Selon lui, le conseil de la monnaie et du crédit de la Banque d'Algérie va se pencher sur cette question, car, ajoute-t-il, « c'est lui qui définit la politique en matière de placements des réserves de change. » M. Baba Ami a rappelé que la Banque d'Algérie investissait ses réserves de change dans les titres souverains de certains pays industrialisés, d'ailleurs « sécurisés et liquides », selon ses propos. Réuni en Grande-Bretagne, le G20 avait décidé de mettre plus de moyens financiers pour permettre au FMI de mieux répondre aux demandes de prêts des pays secoués par la crise. Cet organisme avait mis en place de nouveaux moyens de financement, à l'instar des accords de prêts bilatéraux, des accords d'emprunt et de la possibilité d'émission de titres. M. Baba Ami a estimé, par ailleurs, que le gouvernement prévoit une baisse du taux d'inflation à 3,5%, alors que la croissance du PIB devrait être de 4,1% et de 6,6% hors hydrocarbures. M. Baba Ami précise que le défi du gouvernement en 2009 consiste à gérer l'impact de la baisse des prix des hydrocarbures. « Economie vulnérable » Michelle Spoerri, ancienne ministre de l'Intérieur du canton de Genève (Suisse), a dressé un autre tableau de la situation de l'économie algérienne. « L'économie algérienne est vulnérable. Elle souffre d'une faible diversification et d'une dépendance accrue aux ressources pétrolières », constate-t-elle. Qualifiant de « complexe » la situation de notre économie, elle note qu'il est encore difficile de la cimenter à l'échelle nationale, dans une allusion aux disparités dans le développement. « Il faut du temps », analyse-t-elle. Citant une étude de Doing Business, elle rappelle que l'Algérie est classée à la 132e place sur les 181 pays, en matière de climat des affaires. Elle trouve que les dernières mesures initiées par le gouvernement Ouyahia pour recadrer l'investissement étranger sont « très strictes ». S'agissant de la création d'entreprises, elle estime que c'est un véritable parcours du combattant. « L'Algérie devrait améliorer les conditions cadres pour la création de plus d'entreprises », plaide-t-elle. Rédha Hamiani, président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), souligne que « l'inertie » qui caractérise le secteur financier algérien pénalise les entreprises nationales qui peinent, ajoute-t-il, à « financer leurs projets ». Il invite les pouvoirs publics à engager une sérieuse réflexion sur le devenir des entreprises en Algérie. Djamel Bessa, président de l'Association des banques et établissements financiers (ABEF), a estimé qu'« il faut profiter des leçons des échecs tirées par le passé afin d'éviter les conséquences de la crise économique mondiale ».