Prévisions n «Le taux d'inflation devra baisser à 3,5% contre 4,4% en 2008, alors que la croissance du PIB projeté devrait être de 4,1% globalement et de 6,6% hors hydrocarbures», a déclaré Karim Djoudi. Dans un message lu par le directeur général du Trésor, Hadj Baba Ami, présent, hier, à l'ouverture du 5e Forum international de la finance (FIF) de deux jours, à l'hôtel El-Aurassi, Karim Djoudi prévoit, dans le cadre de la réforme financière engagée pour l'année 2009, l'allégement des procédures fiscales, l'accompagnement des entreprises dans leurs démarches de financement pour assurer leur modernisation et donc le développement de l'investissement économique et de la production hors hydrocarbures. Il estime, à cet effet, que les recettes de la fiscalité hors hydrocarbures seront en progression de 30% durant le premier semestre 2009 et ce, avec la construction d'une infrastructure de base permettant de consolider une économie hors hydrocarbures. Par ailleurs, il révèle que la Banque d'Algérie prévoit d'étudier la question de l'achat de titres obligataires que le Fonds monétaire international (FMI) envisage d'émettre pour renflouer ses caisses. Pour ce qui est des fonds de régulation des recettes, arrêtés au 12 mai 2009, le ministre a indiqué que ses ressources s'élèvent à 4 280 milliards de dinars, l'équivalent de 60 milliards de dollars. Selon lui, ces fonds permettront de sécuriser les dépenses publiques d'équipement et d'avoir une visibilité sur la conduite des finances au moyen terme. Notons, par ailleurs, que l'Algérie a créé récemment un fonds national de l'investissement qui dispose de 150 milliards de dinars. Ce fonds intervient dans le financement de projets publics d'équipement comme c'est le cas de l'autoroute Est-Ouest, les unités de dessalement d'eau de mer, etc. Abordant ce volet, M. Djoudi a signalé que de grands projets d'investissements confortés par le renforcement des fonds propres des banques publiques a non seulement permis d'atténuer la vulnérabilité des entreprises aux incertitudes du marché financier, mais aussi d'améliorer la rentabilité des banques. Michelle Spoeri, ancienne ministre de l'Intérieur du canton de Genève (Suisse), a qualifié l'économie algérienne de «complexe». Selon sa propre analyse, «il est encore difficile de la cimenter à l'échelle nationale», a-t-elle estimé dans une allusion aux disparités dans le développement. «Il faut vraiment du temps.» Pour ce qui est du climat d'affaire, elle a cité une étude de Doing-Business, selon laquelle l'Algérie est classée à la 132e place sur les 181 pays. Concernant la création des entreprises, l'oratrice dira : «Il est nécessaire d'améliorer les conditions cadres pour la création de plus en plus d'entreprises en Algérie.» En ce sens Réda Hamiani, président du Forum des chefs d'entreprises, a insisté sur les contraintes financières pénalisant les entreprises nationales qui, selon lui, «peinent à financer leurs projets». «Il faut tirer les leçons des échecs pour éviter les risques des effets de la crise financière mondiale», a, pour sa part, fait remarquer le président de l'Abef, Djamel Bessa. Algérie / Suisse Accord de libre-échange n La Suisse veut signer un accord de libre- échange avec l'Algérie, a affirmé, hier, Michelle Spoeri, ancienne ministre de l'Intérieur du canton de Genève (Suisse) en marge de l'ouverture du Forum international de la finance (FIF) . «Nous souhaitons voir l'Algérie signer cet accord.» Michelle Spoeri a noté, en outre, que «pour l'Algérie, le libre-échangisme c'est d'avoir une coopération technique». Cela va renforcer la liberté de circulation des marchandises et la suppression des taxes douanières. Plus loin, elle dira que sept ans après la signature de la déclaration de coopération entre les deux pays en 2002, le projet n'a pas été accompli. Les négociations ont débuté en 2007, nous sommes en 2009 !