Le CR Belouizdad et le CA Bordj Bou Arréridj animeront, cet après-midi, la 45e édition de la coupe d'Algérie dans une ambiance que seule l'épreuve populaire peut provoquer. Depuis quelques jours, la ville de Bordj Bou Arréridj et le quartier algérois de Belouizdad vivent au rythme de cette extraordinaire compétition qu'est la coupe d'Algérie, si peu respectueuse de la hiérarchie. C'est aussi une étape de choix et de rêve dans le parcours d'un club et la carrière des joueurs. Les supporters, de leur côté, vibrent pour Dame coupe. Cette dernière dégage un parfum particulier qui transcende les acteurs et glorifie les vainqueurs. La finale de la coupe d'Algérie est une station prisée par tous. Les grands clubs algériens ont écrit leurs plus belles pages d'histoire dans ces matches où le vaincu ne s'en relèvera pas... avant l'année prochaine. C'est cela le charme de la coupe ici et ailleurs. L'intensité, l'émotion, la montée d'adrénaline, la joie, la peine, le surpassement de soi sont l'apanage spécifique de cette magnifique compétition. Pour être complet, le tableau a besoin d'un élément indispensable : la ferveur populaire. Pour la finale de cet après-midi, il est bien là. Belouizdadis et Bordjis ont bien préparé la fête. Les supporters ont un grand rôle à jouer pour la réussite du rendez-vous. Leur tenue dans et en dehors du stade déterminera le degré de la fête. Toute l'Algérie aura les yeux braqués sur la ville et le stade de Blida. Les animateurs (joueurs) auront la lourde responsabilité de répondre aux attentes des férus du ballon rond. La finale CRB-CABBA marque la fin d'une ère et le début d'une autre. La coupe d'Algérie dans sa conception initiale a vécu. A partir de la prochaine édition, elle deviendra une compétition très lucrative pour les privilégiés qui auront l'honneur d'effectuer le plus long parcours et ce à la faveur des dernières décisions de la FAF qui oblige, à partir des 32es de finale, les clubs à porter sur le maillot la (seule) publicité du sponsor major de la Fédération. En contrepartie, celle-ci versera des sommes conséquentes aux clubs qui iront loin en coupe d'Algérie. Ainsi, la coupe d'Algérie entre de plain-pied dans la voie du professionnalisme. Dans sa version actuelle, la coupe d'Algérie n'est pas rentable. Elle ne génère aucune ressource financière. Bien au contraire, elle grève le budget des clubs qui sont obligés de faire face aux frais de déplacement, puisqu'elle se déroule sur terrain neutre, c'est à dire l'hébergement, la restauration, la prime de match, sans oublier la squelettique recette empochée des guichets. L'essentiel en coupe, c'est le fair-play et l'esprit sportif qui doivent prédominer et être au-dessus de tout autre considération. Une finale, c'est d'abord une fête avant d'être un match. Les footballeurs qui jouent une finale sont des privilégiés. Belouizdadis et Bordjis doivent être à ce rendez-vous de l'histoire. L'un repartira de Blida avec le trophée et l'autre pleurera le choix de Dame coupe. C'est le sort que réserve la coupe d'Algérie à ses deux derniers prétendants depuis 1963, date de la première finale remportée par Sétif devant Mostaganem à l'issue d'un match à rejouer.