Les deux équipes, Sada 45 et Atlantic, composées d'étudiants du département d'électronique (Université de Blida), et spécialisées dans la conception de robots, parachèvent les derniers préparatifs avant de prendre le vol pour Paris où elles vont participer au tournoi international de la robotique Eurobot, prévu fin mai. Le tournoi national de la robotique, dans son édition de 2009, a vu, pour rappel, la consécration des étudiants de l'Université de Blida, en décrochant la première et la troisième place. Le robot Sada 45, qui porte le nom de son équipe, a réalisé les meilleures manœuvres à l'épreuve, alors que le prix de la meilleure conception (design) a été décroché par Atlantic, toujours de l'Université de Blida. Contactés, ces jeunes étudiants sont en apogée de motivation, mais, comme toujours, c'est les moyens qui manquent tant. « Les conditions dans lesquelles nous avons réalisé ces exploits sont très difficiles. Nous manquons d'outillage et pour les accessoires mécaniques, nous nous débrouillons comme on peut. En ce qui concerne les microcontrôleurs et les détecteurs, pièces maîtresses dans la réalisation d'un robot, ils nous ont été envoyés de Suisse et de France. Pour ces deux derniers composants, il s'agit d'aides de bienfaiteurs », nous dira l'un des qualifiés au tournoi international qui espère l'implication de l'Université de Blida. Un autre écueil : les industriels sont peu friands de ce que réalisent ces « cyber-artistes », avons-nous appris de ces étudiants quelque peu déçus. « Nous avons frappé aux portes des industriels, mais nos sollicitations ont souvent été vouées à l'échec, en raison du peu de crédit qu'accordent ces derniers à cet axe de recherche qui, dans les pays développés, est au tout premier plan. Ça coûte quoi un sponsoring de quatre à cinq millions de centimes pour un industriel », nous dira un autre étudiant. Si les processus s'automatisent, ces étudiants, pluridisciplinaires et plein d'énergie, nous expliquent qu'ils sont prêts à intervenir efficacement en aidant les industriels, surtout dans le volet maintenance des chaînes automatisées, sachant que l'appel d'une main-d'œuvre étrangère, dans ce contexte, coûte des sommes colossales en devises. Pour M. Aouabed, doyen de la faculté de l'ingénieur au niveau de l'université de Blida, ces jeunes méritent tout le respect et l'aide qu'il faut, d'autant plus qu'ils ont obtenu des classements très honorables au tournoi international de 2007 et de 2008, en décrochant, avec mérite, la dixième place, sur 70 nations participantes. Mohamed Abdelli