Le tribunal criminel près la cour de justice de Tizi Ouzou a condamné par contumace, hier, à la perpétuité, trois terroristes impliqués dans des kidnappings en Kabylie. Il s'agit de Abdellah Daghni, Rabah Othmani et Abderahmane Demaï, originaires respectivement d'Alger, de Dellys et de Draâ Ben Khedda. Ils sont poursuivis pour appartenance à un groupe terroriste et kidnapping avec exigence de rançon. Les faits remontent au 2 mars 2008, lors de l'enlèvement d'un commerçant sur la route de Maâtkas. Selon l'arrêt de renvoi, la victime qui était avec son fils à bord d'un véhicule, a été interceptée, vers 18h, dans un faux barrage par des terroristes sur le CW147 desservant la commune de Souk El Thenine, daïra de Maâtkas, à une trentaine de kilomètres au sud du chef-lieu de wilaya de Tizi Ouzou. Ces derniers, barbus pour la plupart, et armés de kalachnikovs, ont conduit l'otage, les yeux bandés, vers une direction inconnue. La victime a affirmé devant le juge qu'il a parcouru avec ses ravisseurs une distance de plusieurs kilomètres, environ une heure de marche. En cours de route, les assaillants lui ont demandé, dit-il, s'il veut prendre de l'eau, ou bien se reposer un peu avant de continuer. Il a, selon le document de l'institution judiciaire, passé six jours près de Souk El Thenine, jusqu'au début d'une opération militaire dans les environs. Pendant sa séquestration, il entendait les assaillants réciter fréquemment le Coran. Craignant les bombardements de l'ANP, les terroristes ont pris la fuite, le lendemain, emmenant leur otage avec eux à bord d'un fourgon de marque J5, vers Ighil El Mal, dans la commune de Beni Zmenzer. Le groupe des ravisseurs était composé d'environ 15 à 25 éléments armés, dont certains parlaient kabyle. Le même document précise également que les kidnappeurs ont exigé de la famille de l'otage une rançon de 800 millions de centimes contre sa libération. Après la collecte de la somme demandée, le fils de l'otage a été contacté par un membre du groupe armé en question, lui demandant de prendre la route de Tadmaït, en direction des monts de Sidi Ali Bounab. A son arrivée près du village Aït Ourezdine, le fils de l'otage a rencontré sept terroristes. Il leur a remis la somme d'argent, et ce, avant de le sommer de quitter les lieux, l'informant que son père sera relâché dans trois jours. Ainsi, l'otage a été libéré le 13 avril 2008 à proximité de son domicile familial à Souk El Thenine.