En somme, les agressions, les vols et la toxicomanie sont devenus légion, particulièrement dans certains endroits où ces actes sont à répétition. Au sortir du tunnel de oued Ouchayeh, les automobilistes qui s'aventurent à s'arrêter pour changer une roue crevée ou pour tout autre raison, se verront systématiquement délester de leurs biens sous la menace d'une arme blanche pour les tenir en respect. De sinistres individus ont pris ainsi l'habitude de guetter leurs victimes à cet endroit. «Ils attendent patiemment, sur le bas-côté de la route, les automobilistes qui s'arrêtent pour leur sauter dessus, à deux ou à trois, et leur dérober tout ce qui leur tombe sous la main», nous dira un habitant de oued Ouchayeh. Ces délinquants, qui agissent en toute impunité, disparaissent dès l'acte accompli, en empruntant des sentiers escarpés pour rejoindre un immense bidonville aux ruelles sinueuses. A quelques mètres de ce lieu, qui est notoirement connu pour être un véritable coupe-gorge, un barrage de police se dresse pourtant là en permanence. D'autres lieux de la capitale ont aussi cette triste réputation de servir de nids à la criminalité. A l'instar de Bordj El Kiffan, Rouiba ou encore Réghaïa, Bordj El Bahri, une localité connue naguère pour sa tranquillité et sa quiétude n'échappe aujourd'hui aucunement au phénomène. Les cas d'agressions et de vols de maisons à Bordj El Bahri se comptent désormais par dizaines, avec cependant une particularité propre à la commune, celle de privilégier le détroussement des immigrés clandestins venus des pays d'Afrique. En effet, ces derniers se font quotidiennement agresser par des hordes de jeunes délinquants qui en font leurs cibles. D'autre lieux, situés non loin du centre névralgique d'Alger, sont également sous l'emprise des voleurs à la sauvette et autres délinquants. C'est ainsi que les voyageurs, qui descendent des bus au niveau de l'arrêt se trouvant à proximité du centre équestre du Caroubier, en empruntant un tunnel non éclairé pour rejoindre l'autre côté de la chaussée, se font agresser en plein jour. Il est clair que dans ce tunnel les citoyens ne sont nullement à l'abri d'un couteau pointé sur eux pour les délester, qui d'un téléphone portable, qui d'un sac à main. «Il est pratiquement impossible pour une femme seule de passer à partir de 17 h par le tunnel, elle doit être accompagnée ou du moins profiter du passage d'une foule», nous dira un habitué des lieux. Le parc d'attractions de Ben Aknoun, Boumati, La Montagne… sont autant de lieux boycottés par les Algérois de par l'insécurité qui y règne. Les habitants d'Alger font face aujourd'hui à une montée fulgurante de l'insécurité et de la criminalité. Une lutte sans merci contre ce phénomène s'impose d'elle-même pour l'endiguer ou du moins l'amoindrir.