L'insécurité prend des proportions alarmantes. Il ne se passe pas un jour sans que l'on entende parler de vol, d'agression ou même de meurtre. Le phénomène est loin d'être contrôlé, tant il prend une ampleur croissante. En somme, les agressions, les vols et la toxicomanie sont devenus légion. Aucun endroit, aucun quartier n'est épargné. Avant-hier soir, la rue Ben M'hidi a été lé théâtre d'une agression en bonne et due forme. Un groupe d'une dizaine de personnes s'en est pris à un couple qui tentait de faire ses emplettes avant l'Aïd. Au vu et au su de tous, portables, bijoux, argent tout est pris, rien n'est laissé au hasard. N'essayez surtout pas de riposter car ces «voyous» travaillent en groupe quand ils ne sont pas protégés par un homme du milieu. Parfois, il vaut mieux rester chez soi bien blotti que de sortir faire un tour au risque de se faire balafrer ou d'y laisser sa «peau». En plein centre d'Alger, les cas d'agressions et de vols se comptent désormais par dizaines. D'autre lieux, situés non loin du centre névralgique de la capitale, sont également sous l'emprise des voleurs à la tire et autres délinquants. Devant ce laxisme, ces bandes de «voyous» ont même trouvé la parade pour commettre leurs forfaits en toute impunité. En effet, au Bd Mohamed-Bouguerra d'El-Biar, certaines bandes simulent une bagarre entre elles. Attirées par les rixes ou gênées par la circulation qui s'ensuit, des familles se font dérober leurs biens. Ces actes sont à répétition. Au sortir du tunnel de oued Ouchayeh, automobilistes ne vous avisez surtout pas de vous arrêter pour changer une roue crevée ou pour tout autre raison. Les rapaces sont aux aguets. En deux temps, trois mouvements vous êtes délestés de vos objets de valeur sous la menace d'une arme blanche. De sinistres individus ont pris ainsi l'habitude de guetter leurs proies à cet endroit. «Ils attendent patiemment, sur le bas-côté de la route, les automobilistes qui s'arrêtent pour leur sauter dessus, à deux ou à trois, et leur dérober tout ce qui leur tombe sous la main», soutiennent des voix. L'acte accompli, ces énergumènes disparaissent en empruntant des sentiers escarpés pour rejoindre un immense bidonville aux ruelles sinueuses. D'autres lieux de la capitale sont aussi visés par certains «pseudos-dépanneurs» qui n'hésitent pas à verser de l'huile sur la chaussée provoquant ainsi des carambolages avant de proposer, pardon, d'imposer, leurs services. Eh! oui, «la fin justifie les moyens». D'autres endroits ont cette triste réputation de servir de nids à la criminalité. Bordj El Kiffan, Bordj El Bahri, Rouiba, El Harrach, Bachdjerrah ou encore Réghaïa n'échappent pas à ce phénomène. A titre anecdotique, récemment, une dizaine de jeunes ont pris en «otage» les voyageurs d'un bus sur la route de Réghaïa. Armés de couteaux et autres armes blanches, ces jeunes ont pris leur temps pour délester de leurs biens les pauvres voyageurs ahuris et impuissants. Le parc d'attractions de Ben Aknoun, Boumati, La Montagne...sont autant de lieux boycottés par les Algérois de par l'insécurité qui y règne. Faisant face aujourd'hui à une montée fulgurante de l'insécurité et de la criminalité, les familles algéroises n'ont plus d'autre choix: subir ou se révolter. Une lutte sans merci contre ce phénomène s'impose d'elle-même pour l'endiguer ou du moins l'amoindrir.