Sauvée de l'oubli, grâce notamment au travail de Yousef Nacib qui lui a consacrée cinq pages dans son « Anthologie de la poésie kabyle », Fazia Amrouche est une poétesse respectée et très appréciée en son temps. Née en 1895, elle s'est éteinte en 1973 dans son village natal, Taourirt-Amrouche (Tifra) après avoir laissé une œuvre poétique empreinte de moralité. « Oh soleil de l'aube/ Qui éclaire toutes les cimes/ Le paradis est fait de belles demeures/ Dont les toits sont couverts d'or /L'homme de bien y habite/ Et le méchant en est exclu » dit-elle dans son poème « Le soleil sur les cimes ». Malheureusement, seules quelques pièces de son immense production ont été retenues et répertoriées pour l'instant. « Nous n'avons recueilli, à ce jour, que huit pièces » regrette son petit-fils, le poète Saïd Abdelli. « Personne n'a pensé avant sa mort à transcrire sa poésie, ce n'est que maintenant qu'on commence à prendre conscience de l'énorme perte, on essaye encore de trouver des pièces que des proches ont peut-être pu garder en mémoire » ajoute-t-il. Si Ali, un moudjahid de la région se souvient de Na Fazia, non seulement comme poétesse, mais comme d'une femme courage qui a mis toute sa maison au service de la révolution. Grand-mère maternelle de deux grands poètes, Tayeb et Saïd Abdelli, Fazia Amrouche a joué un rôle éminent en son temps, dans sa communauté.