Les dissidents du MSP et membres fondateurs du Mouvement pour la prédication et le changement (MPC), parti non encore agréé, ont réagi hier au rejet, par le bureau de l'APN, d'une proposition concernant la création de leur propre groupe parlementaire. En effet, dimanche dernier, le bureau de l'Assemblée a examiné la demande des dissidents du MSP et l'a rejetée en bloc, arguant que « la création d'un groupe parlementaire est limitée aux seuls partis représentés à l'Assemblée et au groupe des indépendants. Chaque formation devant satisfaire au critère du nombre défini par le règlement intérieur. Abdelmadjid Menasra, farouche opposant de Bouguerra Soltani, qualifie la décision de l'Assemblée de non fondée. De son avis, le bureau de l'APN, composé de plusieurs formations politiques, a très mal interprété les textes de loi. « Le règlement intérieur de l'APN ne fait aucunement référence à ce sujet et il n'existe, à mon sens, aucun article de loi qui nous interdirait la création d'un groupe parlementaire, il s'agit d'une mauvaise lecture de la loi », a soutenu Menasra qui estime, dans un communiqué rendu public hier, que « l'unique condition pour qu'un groupe de dissidents puisse créer un groupe parlementaire reste le critère du nombre, comme énoncé dans l'article 51 du règlement intérieur ». « Le groupe des dissidents est composé de plus d'une trentaine de personnes, alors que pour constituer un groupe parlementaire, il suffit d'avoir onze députés. Alors pourquoi nous refuser ce droit ? », s'est interrogé Menasra qui ne comprend pas pourquoi l'APN a permis aux dissidents de partis de rejoindre d'autres formations, alors qu'il n'existe aucun texte dans le règlement intérieur qui autorise ce nomadisme. « Nous aimerions bien dans ce cas que cette tradition se généralise à d'autres aspects tels que la création d'un groupe au Parlement par les dissidents », suggère le dissident du MSP. En contestant la décision du bureau, les parlementaires, qui ont prêté allégeance à Menasra, demandent au bureau de l'APN « de réétudier leur proposition en toute objectivité, en se basant sur les textes de loi, et non sur les calculs partisans très restreints ». Toutefois, les opposants de Bouguerra Soltani envisagent d'activer sur le terrain, même s'ils n'ont pas pour le moment une assise juridique. « Aucune personne ni institution ne peut nous empêcher de mener des activités politiques sur le terrain, que ce soit à l'intérieur de l'hémicycle ou à l'extérieur », a averti le chef de file du MPC, un mouvement qui ne cache pas ses connexions organiques avec le mouvement des Frères musulmans et l'international islamiste.