On n'a pas besoin de détenir la science infuse, d'être grand clerc pour connaître l'envers de la tapisserie. La réalité se charge sans cesse de nous édifier en la matière. Nos élèves ont perdu le goût d'une scolarité acceptable. Les écoles ne sont pas un havre douillet et confortable qui épargne les vicissitudes du froid ou les aléas d'une chaleur torride. Les intempéries, qui ont défrayé la chronique par leur singulière âpreté, n'ont été que la goutte d'eau qui fait déborder le vase. La boîte de Pandore se libère, vomit un flot de défaillances, de carences et de lacunes. Et ce ne sont pas les propos débonnaires ou affectés des officiels qui contrediront un constat navrant. Les promesses d'une réforme profonde et salutaire deviennent presque puériles et vaines quand le minimum n'est pas encore garanti. Loin s'en faut. La quasi-majorité des écoles de la capitale se trouvent fort dépourvues quand la « bise » fut venue. Une situation vieille comme les rues. Nos écoliers ne sont pas encore parvenus au bout de leurs peines. Affligés par une pédagogie médiévale, archaïque et stérile, ils grelottent, gèlent et claquent des dents dans des classes austères. Ils font banquette avec le froid qui les harcèle, au grand dam de leurs parents qui fulminent et vitupèrent. Malgré les doléances et les réclamations, les progrès et les améliorations tardent à venir. Le colosse aux pieds d'argile, demeure rétif et assoupi. Les aspirations des citoyens glissent comme l'eau sur les plumes d'un canard. Une fois de plus, une fois de trop. Est-ce désirer la lune que de plaider pour qu'on remette les pendules à l'heure ?