Le décret exécutif n°09-182 du 12 mai 2009 fixant les conditions et modalités d'implantation et d'aménagement des espaces commerciaux et d'exercice de certaines activités commerciales a été largement commenté, hier, lors du séminaire sur les enjeux économiques et sociaux de l'émergence de la grande distribution moderne en Algérie. Le représentant du ministère du commerce, qui prenait part à cette rencontre organisée à l'hôtel Hilton par le Centre international du management de la distribution Formadis, a affirmé que ce texte de loi vient mettre un peu d'ordre dans un secteur gangrené par les méga-marchés, l'absence de facturation, la vente de produits contrefaits et l'exercice dans des zones urbaines gênant le voisinage. Il a relevé que la gestion des marchés de gros est souvent défaillante (manque d'hygiène et d'entretien, insalubrité...) et qu'il a été noté parfois une opacité totale dans les transactions ainsi que la prolifération des intermédiaires. Il a également fait savoir que les commerces qui ne répondent pas aux critères définis par ce décret ont un délai d'une année pour s'y conformer. Dans son article 2, le décret définit les espaces commerciaux en trois catégories : les marchés de gros de fruits et légumes, les grandes surfaces de types supermarchés et hypermarchés et les centres commerciaux. L'implantation des espaces commerciaux est réalisée conformément au plan directeur d'aménagement urbain et au plan d'occupation des sols retenus dans le cadre du plan national d'aménagement du territoire adopté au titre du développement durable. Tout projet d'implantation d'un espace commercial formulé par tout promoteur public ou privé disposant en toute propriété du terrain d'assiette est soumis à l'approbation de la commission chargée de l'aménagement et l'implantation des espaces commerciaux. Sur la base de ce constat, le programme d'action proposé conformément aux orientations du chef de l'Etat a porté sur la réalisation et la rénovation des infrastructures commerciales, notamment les marchés de gros de fruits et légumes, ainsi que les marchés de détail (couverts et de proximité). A ce titre et dans le cadre du programme national d'équipement commercial, il a été retenu la construction, sur une période de 5 ans (2010-2014), de 50 marchés de gros qui seront dimensionnés en fonction de l'importance économique et sociale de la région ou de la wilaya d'implantation, à savoir 4 marchés de gros à vocation nationale au niveau des régions d'Oran, Alger, Sétif et Annaba, 25 marchés de gros à vocation régionale et 21 marchés de gros à vocation locale. Jacques Drouet, professeur en management de la distribution, possédant une expertise de plus de 30 ans dans l'observation et l'étude de la distribution moderne ainsi que dans le conseil et la formation spécialisés dans ce secteur, souligne les avantages de la distribution moderne en Algérie : « Elle permet le développement du pouvoir d'achat par la baisse des prix, l'accès à une consommation de qualité, diversifiée pour des ménages modestes auparavant exclus de la consommation moderne, la sédentarisation de la population en diminuant l'exode rural et l'émigration, le développement de l'emploi et le désenclavement des populations dans les régions éloignées. La croissance et les exigences de la distribution moderne permettront aux producteurs nationaux de taille moyenne de se mettre à niveau pour exporter sur le marché mondial. » M. Kourichi, de la société Numidis (filiale de Cevital) est conscient que les métiers de la grande distribution sont tout à fait nouveaux en Algérie et que l'activité liée aux grandes surfaces est encore à ses prémices. « Nous voulons développer de petits modèles de magasins. Il s'agit de vendre différemment », a-t-il précisé. Après le premier supermarché Uno, à Garidi (Alger), un hypermarché Uno de 6000 m2 ouvrira ses portes au deuxième semestre 2009, à Bab Ezzouar.