Tu étais l'archétype du dirigeant de cette discipline si ingrate et si astreignante. Tu étais indestructible, un baroudeur de la première heure (fidaï durant la grande Révolution algérienne à la zone autonome d'Alger) offrant comme toujours, avec générosité, ta jeunesse pour que vive une Algérie comme tu l'as souhaité. Ta gouaille, ta disponibilité n'empêchaient pas que tu fusses un entraîneur hors pair, fournissant 80% des athlètes à l'Equipe nationale. A l'indépendance tu t'es consacré au sport en qualité de boxeur, catcheur et enfin haltérophile. Tu savais tout faire et tes histoire de pêche resteront dans les mémoires. C'était déjà de la préparation psychologique avant l'heure et ainsi les athlètes qui t'accompagnaient oubliaient la rudesse de ce sport. C'était de la dépolarisation en termes scientifiques. Tu nous manques déjà et tous les athlètes nouveaux et anciens auront remarqué que ton sépulcre était sous un grand arbre séculaire qui me rappelle cette poésie d'Alfred de Musset : – «Mes chers amis quand je mourrai – Plantez un saule au cimetière – J'aime son feuillage éploré – Sa fraîcheur m'en est douce et chère – Et son ombre sera légère sous la terre où je dormirai.» – Ton saule à toi est un olivier séculaire aussi généreux et bon que toi et ne t'inquiète pas tu ne perds rien à attendre.