Le ministère de la Santé a appelé hier la population à ne pas céder à la panique après la confirmation d'un deuxième cas de grippe porcine. Dans les rues d'Alger, on ne sait pas grand-chose encore sur l'épidémie du « nouveau virus » qui est la cause du décès de 231 personnes dans le monde jusqu'à hier, selon le dernier bilan de l'OMS. Beaucoup de citoyens que nous avons abordés, hier à Alger, n'ont pas hésité à montrer leur inquiétude. Tel est le sentiment que nous avons retrouvé même à l'hôpital El Kettar, où sont hospitalisés les deux malades atteints du virus A(N1H1) depuis samedi dernier. Rencontré sur place, Smaïl Mesbah, professeur spécialiste en maladies infectieuses et néanmoins directeur de l'hôpital El Kettar, rassure : « L'évolution à ce jour des 2 cas avérés est satisfaisante puisqu'il s'agit d'une forme bénigne. Ce qui, d'ailleurs, est le cas pour la plupart de ceux observés dans le monde. » Et de préciser : « Pareil pour les 2 cas avérés, tous les sujets en contact ont fait l'objet, dans le cadre de l'enquête épidémiologique déclenchée immédiatement après l'apparition du premier cas, d'un traitement prophylaxique. En plus des 12 proches de la personne porteuse du virus, tous les passagers du vol seront aussi rappelés pour prendre le traitement. » Joint hier par téléphone, le chargé de la communication du ministère, Slim Belkessam, a tenu à rassurer les Algériens. Sans être alarmiste, le chargé de la communication du département de Saïd Barkat invite toute personne ressentant les symptômes d'une grippe suivie de toux et de fièvre à aller consulter un médecin. Il a par ailleurs confirmé qu'il n'y a pas de nouveaux cas de la grippe porcine. « Il n'y a même pas de fortes suspicions », a-t-il indiqué. Mais le ministère n'écarte pas la survenue d'autres cas, notamment chez les sujets contacts. « Sur les 12 sujets contacts, le ministère n'écarte pas la probabilité assez forte qu'il y ait d'autres cas », a-t-il précisé. Douze cas, dont 2 sont d'Oran et les autres d'Alger, qui étaient en contact avec la personne porteuse du virus, sont toujours sous surveillance médicale dans leur domicile et suivent des traitements préventifs. M. Belkessam rappelle en ce sens que l'hospitalisation à domicile est une des recommandations de l'OMS lorsque les conditions s'y prêtent. Notre interlocuteur précise qu'« en plus de ces sujets contacts, les 60 passagers du vol, tous identifiés, et globalement ont été joints par les services de la santé ». Ces passagers sont répartis à travers 15 wilayas pour les Algériens et dans des entreprises et des hôtels pour les étrangers. « Tous ces passagers ont bénéficié de l'ensemble des procédures établies », selon M. Belkessam. Ce dernier précise qu'un sujet porteur ne peut contaminer d'autres passagers que lorsque ces derniers se sont approchés de lui. Ce qui lui fera dire qu' « il y a une forte probabilité que ce risque soit proche du nul pour ces passagers ». Mais, selon lui, « nous devons les (les passagers) mettre sous surveillance médicale nécessaire ». Le chargé de la communication du ministère de la Santé a précisé que « la dame porteuse du virus est dans une évolution favorable ». « Elle répond positivement au traitement et se remet petit à petit », rassure M. Belkessam. Concernant le 2e cas (son fils âgé de 9 ans), il a été mis, selon lui, sous traitement approprié. Le ministère devait recevoir le bulletin d'évolution de son état de santé hier soir. Interrogé à propos des risques qui peuvent y avoir à l'hôpital où sont hospitalisés les deux malades, le docteur Oubeli, membre du poste du commandement opérationnel chargé de la grippe porcine, a tenu à rassurer de son côté qu'il n'y a pas de risques pour les fonctionnaires de cet établissement. « Ces gens n'ont pas à s'inquiéter, il faut qu'ils sachent les modes de transmission de cette maladie. La grippe se transmet par voies aériennes, il faut que la personne atteinte se soit très approchée de lui », a-t-il affirmé. Cela sans omettre de préciser que « ceux qui le prennent en charge portent un masque ». M. Oubeli réaffirme que toutes les mesures d'isolement sont prises dans cet établissement. Tous les établissements de référence ont été équipés de moyens de désinfection spécialement par rapport à cette grippe, note pour sa part le chargé de la communication du ministère.