Environ 400 passagers ayant réservé sur la compagnie aérienne Aigle Azur se sont retrouvés hier otages à l'aéroport international parisien d'Orly. Le directeur général de la compagnie Aigle Azur, entreprise de droit français, Meziane Idjerouidène, a expliqué que des vols à destination de villes algériennes ont été ajournés faute d'une autorisation nécessaire de la part de la Direction de l'aviation civile algérienne (DGAC). Joint hier par téléphone, il a affirmé qu'aucune explication n'a été fournie par cette instance chargée de l'aviation civile en Algérie, une structure qui relève du ministère des Transports. « Nous avons des vols sur Béjaïa qui sont bloqués faute d'une autorisation », a affirmé le responsable d'Aigle Azur. Il a précisé sur sa lancée que la compagnie « a l'habitude d'effectuer des vols supplémentaires pendant la saison estivale, et ce, pour satisfaire la demande croissante sur les lignes algériennes, mais le procédé de la direction de l'aviation civile algérienne est inexpliqué et inexplicable ». M. Idjerouidène a confirmé qu'environ 400 passagers étaient bloqués hier à l'aéroport d'Orly, à Paris, une situation générée, selon lui, par l'agissement « inexpliqué et surprenant » des instances algériennes chargées de l'aviation civile. Les déclarations du directeur général de la compagnie font croire qu'il est bel et bien pieds et poings liés. Mais signe de conflit entre la DGAC et Aigle Azur ou pas, il semblait difficile de cerner hier les vraies raisons du refus brusque d'accorder les autorisations de vols par la DGAC. Les responsables de cette instance étaient hier aux abonnés absents. Idem pour ceux du ministère des Transports. Selon Melodie Susini, chargée de la communication et des relations avec la presse à Aigle Azur, les blocages ne concernent que les vols supplémentaires à destination de la ville de Béjaïa. « Seuls deux vols sont annulés et ils concernent uniquement les vols supplémentaires de notre compagnie que nous avons prévus durant cette période de pics de l'été. Durant la journée d'hier un autre vol vers Béjaïa a subi le même sort », a-t-elle précisé dans la foulée. Ces deux vols totalisent 400 passagers. Ces derniers, selon la même responsable d'Aigle Azur, sont totalement pris en charge par la compagnie de M. Idjerouidène dans les hôtels proches d'Orly. Les équipes de la compagnie sont prêtes pour le décollage, a encore indiqué Melodie Susini. Celle-ci a précisé également que les autres vols supplémentaires vers les destinations Algérie ne sont pas annulés et devront se dérouler selon le programme établi. « Nous attendons, dans l'imminence, la réponse des autorités algériennes pour l'obtention des autorisations de vol que nous avons introduites auprès de la DGAC. » Hier en fin de journée, la situation n'avait toujours pas évolué. Le PDG du groupe Aigle Azur était hier en contact avec les autorités de l'aviation civile afin de débloquer la situation. L'on s'interroge sur les raisons exactes ayant motivé la DGAC à sanctionner, de manière indirecte, les 400 Algériens qui s'apprêtaient à rentrer au pays. Quelle mouche a donc piqué les responsables de la Direction générale de l'aviation civile pour refuser des vols supplémentaires à Aigle Azur, « que cette compagnie avait l'habitude d'assurer pendant la saison estivale » ? Ali Titouche, Saïd Gada