Une centaine de citoyens des localités d'Akbou et de Tifrit ont procédé, dans la matinée d'hier, au blocage du chantier des travaux d'élargissement de la route Keffous qui relie la RN 26 A à la RN 15. Ils entendent ainsi protester contre le retard mis par les autorités à exécuter les arrêtés de démolition des constructions illicites qui gênent actuellement l'élargissement de cette route. En effet, le projet d'élargissement de cet axe routier, d'une longueur de quatre kilomètres, qui permet de désengorger la ville d'Akbou en absorbant une bonne partie des poids lourds qui font la navette entre la vallée de la Soummam et la haute Kabylie, se trouve compromis par des constructions illicites dont la démolition tarde à voir le jour. Excédés par les lenteurs administratives qui bloquent le chantier, des habitants de Tifrit et d'Akbou, installés de part et d'autre de cette route, ont décidé de bloquer le chantier actuel afin de protester contre le refus des autorités à prendre leurs responsabilités. Ils rappellent que ces constructions illicites ont fait l'objet d'arrêtés de démolition par l'APC et ce depuis des années. Ces arrêtés ont été notifiés par les services de la police et de la gendarmerie et signés par les concernés, nous ont appris les protestataires que nous avons rencontrés sur le site. Toujours selon eux, la démolition tarde car les responsables de l'APC soutiennent que la force publique n'est pas présente. « Nous avons consenti des efforts en faisant don à l'Etat de plusieurs mètres carrés de nos terres dans le respect du principe d'alignement afin de permettre l'élargissement de cette route. Nous sommes donc en droit d'exiger le respect intégral de la loi », disent les protestataires. Ils tiennent également à souligner que cette route revêt un caractère important aussi bien pour la population locale que pour tous ceux qui y transitent, notamment les poids lourds en provenance de la wilaya de Tizi Ouzou. Par ailleurs, ils tiennent également à rappeler que le chef de la daïra d'Akbou a pris publiquement l'engagement que cette route sera réalisée conformément au cahier de charges, à savoir, une largeur de sept mètres du début jusqu'à la fin. Le dossier de ce projet est donc complet et ne souffre d'aucun retard. Le seul inconvénient réside dans la réquisition de la force publique, chose que les autorités locales tardent à réaliser. « Nous avons pris la décision d'arrêter les travaux du chantier. Nous demandons l'intervention du wali en personne afin de solutionner ce problème définitivement », disent d'une voix unanime les habitants. « Nous demandons également l'indemnisation de nos terres, de même qu'une commission d'enquête pour faire toute la lumière sur cette affaire », ajoutent les protestataires.