Après avoir été maintes fois repoussée, dernièrement annoncée pour la fin 2009, la mise en service du mythique moyen de transport sera, selon toute vraisemblance, une énième fois ajournée. Différents chantiers de travaux accumulent des retards significatifs, contraignant la filiale algérienne de la Régie autonome des transports parisiens (RATP El Djazaïr) futur exploitant de l'infrastructure, à se séparer «temporairement» d'une partie de son effectif. Ainsi, une vingtaine d'agents de maîtrise se sont vu notifier, en début de semaine, leur mise au chômage technique, et ce, pour une durée indéterminée. Des rumeurs courraient déjà depuis quelques jours au sein du staff quant à cette éventualité, certains d'entre eux ayant même entamé des démarches de recherche d'emploi. La raison en est le retard dans la finition et l'ouverture du métro, et ce, pour un temps plus important qu'initialement prévu. «C'est la mort dans l'âme que nous avons pris cette mesure. Seulement, nous ne pouvons pas supporter cette charge salariale et payer les gens pour tourner en rond. Mais nous gardons le contact avec ces employés ; nous les réintégrerons dès que nous réceptionnerons les clés du métro et que la première navette sera mise en branle», assure-t-on du côté de la RATP El Djazaïr. Après avoir attendu plus de vingt ans que le métro sorte enfin de terre, la question que tous les Algérois se posent est évidemment la durée de ce retard. «Nous ne pouvons nous avancer quant à la date de mise en service du métro, ainsi que sur les causes exactes de cet ajournement. Il y a plusieurs intervenants impliqués dans les travaux, et pour déterminer l'état d'avancement des chantiers, il faudrait une véritable étude, une analyse objective, voire un audit», confie la RATP El Djazaïr. Toutefois, l'opérateur de service, «langue de bois» oblige et sûrement pour les raisons que l'on sait, se dit «optimiste» quant à la date de lancement clamée à tout bout de champ par le ministre des Transports, Amar Tou, à savoir le mois de décembre 2009. Même son de cloche du côté de l'Entreprise du métro d'Alger (EMA), à une nuance près. La chargée de la communication de l'EMA ajoute un «normalement» à la date prévue, sans aller outre dans les détails et, par la même, sans infirmer ou affirmer l'éventualité d'un quelconque retard. «Pour plus de précision, il faut prendre attache avec le ministère des Transports, qui me donneront ainsi l'autorisation de vous parler». Réponse classique. Du côté du ministère en question, les services de communication étant ce qu'ils sont dans les administrations algériennes, une dizaine de coups de fil et le fameux courrier faxé plus tard, toujours aucune réponse. Tout ce que l'on saura donc, et si l'on s'en tient aux indiscrétions d'employés impliqués dans ces chantiers en cours, est que «le premier tronçon devant relier dix stations n'est pas prêt d'être livré». D'ailleurs, l'on ne met pas au chômage technique du personnel formé et payé durant des mois «à ne rien faire», et ce, juste pour un retard de livraison d'un ou de deux mois. Alors, à quand le bout du tunnel ?