Prévue initialement pour la fin de l'année 2009, la réception du métro d'Alger risque de connaître, encore, un énième report. D'après certaines sources crédibles, des retards considérables se sont accumulés sur différents chantiers de ce projet qui se fait désirer. Une information confir-mée notamment auprès d'ouvriers de l'entreprise TSO, directement impliqués sur différents sites. Nombre de travailleurs craignent actuellement un débauchage pour chômage technique. Une décision pressentie et redoutée particulièrement dans les rangs des travailleurs d'RATP El Djazaïr, futur exploitant du métro d'Alger. La semaine dernière, les ingénieurs de la RATP auraient été informés de la possibilité de leur mise au chômage technique. Chargée de son exploitation durant les huit premières années, RATP El Djazaïr, une société de droit algérien, filiale à 100% de la société française RATP (régie autonome des transports parisiens) avait pourtant entrepris un vaste programme de recrutement pour parer à ses besoins en main d'œuvres qualifiée (ingénieurs, conducteurs, contrôleurs). Du coup, ce glissement de planning met à mal, aujourd'hui, les prévisions optimistes de RATP El Djazaïr quant à l'avancement desdits travaux. L'entreprise exploitante aurait, ainsi, du mal à supporter le coût de la masse salariale de ses employés alors que le projet n'a même pas encore démarré. Par ailleurs, en prévision de la réception du Métro d'Alger, un dispositif de formation a été mis en branle dans différents corps de métiers, notamment en matière de contrôle technique et de sécurité. Ainsi, la DGSN, qui est venue prêter main forte, est en train de dispenser à des policiers spécialisés une formation adaptée. Il est question de former, ainsi, en moyenne 15 agents de sûreté par station. Une question mérite d'être soulevée: a-t-on mis, là aussi, la charrue avant les bœufs ? Du côté de l'entreprise publique du métro d'Alger, l'on ne veut toujours pas confirmer lesdits retards : «officiellement, le métro d'Alger est en voie de finition!» clame-t-on haut et fort devant les caméras de l'ENTV. Mais d'après nos sources, le premier tronçon devant relier dix stations n'est pas prêt d'être livré. Moyen de transport incontournable pour désengorger les rues de la capitale algérienne, le métro d'Alger, lancé dans les années 80, est en passe de devenir, aujourd'hui, «une arlésienne», une légende urbaine que se racontent les Algérois. Ralenti pour des raisons financières et sécuritaires, le projet, dont le coût est estimé aux alentours d'un milliard de dollars, a connu, rappelle-t-on, plus de 20 années de stagnation avant d'être relancé en 2003. Quand va-t-on voir, enfin, le bout du tunnel ?