Les images d'une éruption ont été captées par l'équipage de la Station spatiale internationale (ISS), au-dessus d'une île russe isolée du Pacifique Nord. On y voit une volute de fumée, de cendres et de vapeur montant à 8 km dans le ciel, illustration saisissante de la puissance de la nature. Le trou rond dans les nuages semble avoir été causé par l'onde de choc de la première explosion du Pic Sarychev. Au centre, s'élève un nuage chargé de cendres grises et marrons. Pour les experts, le plus impression- nant dans ces images est la couche de nuages blancs qui recouvrent la volute de fumée, telle une couche de neige sur un champignon. Cette calotte d'air condensé s'est créée par la remontée rapide de l'air qui s'est refroidi directement au-dessus de la colonne de cendres. Quand l'air humide et tiède monte rapidement, un nuage se forme. Ce type de nuage que les météorologistes appellent un pileus, disparaît assez rapidement. Bien en-dessous, on aperçoit un flux pyroclastique tombant sur les pentes du volcan. Atteignant une température de 600°C et se déplaçant à 210 km/h, ce mélange de gaz et de cendres qui détruit tout sur son passage est l'élément le plus dangereux d'une éruption. Heureusement, l'île Matoua est inhabitée. Mais la volute de fumée est proche d'un couloir aérien parmi les plus empruntés. Des centaines de vols ont donc été détournés pour éviter un accident. Le Pic Sarychev est l'un des volcans les plus actifs de l'archipel russe des Kouriles. Ses éruptions ont été enregistrées depuis le 18e siècle et la dernière date de 1989.