Inquiets et stupéfaits », les cadres et le personnel de l'Institut national algérien de la propriété industrielle (INAPI) viennent de dénoncer, dans une lettre adressée au ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, ce qu'ils qualifient de « cabale » montée contre le directeur général de cet établissement. La colère de ces travailleurs est surtout suscitée par une inexplicable annonce lue dans les colonnes du journal El Watan portant recrutement d'un nouveau directeur général pour l'INAPI. « Sous la direction de l'actuel directeur, nous avons réalisé de bons résultats et nous avons pu réhabiliter l'institut. Donc nous nous attendions à des encouragements et au soutien de la tutelle et non au limogeage d'un acteur incontournable », ont expliqué les cadres de cette entreprise, qui ont demandé audience au ministre pour rétablir la vérité au sujet de la situation prévalant au sein de leur institut et d'infirmer, par ailleurs, les « accusations mensongères » portées à l'encontre de leur directeur général. Pour ces cadres, le recrutement d'un nouveau directeur constitue « un désengagement du processus engagé en décembre 2007 pour réhabiliter l'institution, les déposants et titulaires de droits ainsi que les mandataires ». « Pourquoi donc une telle décision alors que cette politique a porté ses fruits au vu aussi bien des résultats quantitatifs que qualitatifs obtenus en si peu de temps ? », s'interrogent les signataires de la pétition parvenue hier à notre rédaction. Ce qui a motivé, depuis 2007, le personnel à relever le défi malgré un héritage chaotique, sont, entre autres, la plainte (laquelle vient à peine d'aboutir) déposée par le ministère de tutelle contre les anciens responsables de l'institut pour dilapidation de deniers publics et mauvaise gestion et l'installation de l'actuel directeur général. Ces cadres affirment être les acteurs directs des bons résultats obtenus sous la direction de l'actuel DG au titre de l'année 2008 et du premier semestre 2009. Ils espéraient de la tutelle un soutien de leurs efforts par l'amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles (conditions de travail et salaires) que l'actuel DG s'était engagé à concrétiser cette année, plutôt que de procéder à son limogeage. « Notre patience est la conséquence des actions effectivement engagées par le directeur général », ont soutenu les travailleurs, persuadés que leurs espoirs se sont évaporés dès lors que « la rumeur de la fin de fonction de ce dernier déjà annoncée par les auteurs des lettres anonymes et leurs complices de l'extérieur depuis février 2009 (date de la venue de la commission ministérielle) ». Les rumeurs ont fini par se vérifier. L'INAPI, selon les contestataires, a besoin, aujourd'hui plus que jamais, de la stabilité de l'ensemble de ses cadres et de ses travailleurs dévoués pour consolider la confiance de ses partenaires. En fustigeant les auteurs des lettres anonymes, les initiateurs du document transmis à notre journal regrettent que ce sont eux qui sont à l'origine de la « clochardisation » de l'INAPI et de la propriété industrielle qui ont été derrière « le blocage » de l'activité au détriment de l'économie nationale, ceux-là mêmes que la justice est en train de rattraper pour divers délits. En revanche, les cadres sont déçus de constater que leur combat pour le redressement de l'activité et leurs sacrifices soient inutiles. « La lutte que nous menons au sein de l'INAPI contre la corruption, le monopole de l'information, le laisser-aller et le népotisme, en dépit de nos bas salaires s'inscrit dans le cadre du programme du premier magistrat du pays », soulignent les cadres de l'entreprise, qui demandent au ministre de ne pas briser cette dynamique et de ne pas donner raison aux « casseurs habitués à percevoir des salaires sans effort de travail, voire en sabotant (à titre d'exemple : chèques impayés, enregistrements abusifs de marques, non-respect des déposants....) ».