En France, depuis quelques mois l'Etat absolutiste a fait de la lutte contre le fléau de la drogue sa priorité absolue. Les ministres de l'Intérieur et de la Justice d'un régime en fin de règne proclament mener leur lutte contre le trafic de drogues au «nom de la santé publique». Quelle imposture ! Ce régime au bout du rouleau s'emploie à rouler dans la «farine blanche marocaine» les Français (1), groggys à force de subir des coups antisociaux et des «uppercuts gouvernementaux» de la part de leurs totalitaires et tortionnaires dirigeants, ces drogués du pouvoir qui passent leur temps à fumer la moquette et à se prendre les pieds dans le tapis. Comment peut-on croire à cette allégation («au nom de la santé publique») quand on sait que les deux drogues les plus consommées en France, le tabac et l'alcool, sont légales et en vente libre, bien qu'elles occasionnent des milliers de morts par an. Au moins 74 000 décès par an sont provoqués par le tabac et 42 000 par l'alcool. En comparaison, les drogues déclarées illicites provoquent moins de 1 200 morts par an. Les deux drogues légales tuent ainsi 116.000 personnes par an, et 1.160.000 personnes en dix ans. Si l'enjeu était vraiment médical, le pouvoir interdirait immédiatement et le tabac et l'alcool. Or le gouvernement Macron n'est pas près d'interdire ces deux drogues. Et pour cause. Car les taxes générées par ces deux drogues rapportent des dizaines de milliards d'euros à l'Etat. Ainsi, les intérêts financiers passent avant la sécurité sanitaire. Dans la majorité des pays, le tabac est aujourd'hui assimilé à une toxicomanie, une drogue. Toutes les autorités médicales et scientifiques s'accordent pour reconnaître la dangerosité de la consommation de la cigarette. Et pourtant cette drogue est librement vendue dans les débits de tabac. Notamment en France. Le comble du cynisme de l'Etat français s'exhibe sur les paquets de cigarettes vendus dans les bureaux de tabac. N'a-t-il pas imposé aux fabricants de cette drogue (la cigarette) d'afficher sur les paquets les mentions suivantes : «Fumer tue», «Fumer nuit gravement à votre santé et à celle de votre entourage», etc. En effet, le tabac tue. En France, le tabac est même la première cause de mortalité, puisqu'il provoque 74 000 décès par an. Pourtant la cigarette continue à être vendue librement dans les débits de tabac. Il est important de rappeler que, en plus de ses conséquences néfastes sur la santé, de sa mortalité, le tabac nuit également à l'environnement, car les mégots de cigarette figurent parmi les déchets les plus répandus dans le monde. Les mégots de cigarette représentent 30 à 40 % des articles ramassés lors du nettoyage des villes. Plus grave, les déchets du tabac contiennent plus de 7 000 produits chimiques toxiques qui empoisonnent l'environnement. Et les émissions de la fumée du tabac libèrent des milliers de tonnes de substances cancérogènes pour l'homme et de gaz à effet de serre dans l'environnement. Quant à l'alcool, ce fléau représente un facteur de risque majeur dans l'apparition de nombreuses maladies ainsi que dans la survenue de blessures et d'accidents de la route. En France, des centaines de décès par an sont directement liés à l'alcool chez les jeunes, et 20 % des accidents de la route impliquent des conducteurs sous l'influence de l'alcool. En tout cas, la consommation d'alcool régulière a des répercussions profondes sur la santé publique. En France, selon l'Inserm, la consommation d'alcool de manière chronique est impliquée dans près de 200 maladies : cancers, maladies cardiovasculaires, maladies du foie, la cirrhose, etc. Par ailleurs, la consommation d'alcool occupe une place centrale dans les violences commises au sein des familles, des couples. De manière générale, aujourd'hui c'est en Europe que la consommation d'alcool par habitant est la plus élevée au monde, notamment en France. En 2020, la consommation moyenne d'alcool pur par personne en France était d'environ 11,5 litres par an. Sur le plan financier, les coûts liés à l'alcoolisme pour le système de santé français sont également extrêmement élevés, représentant plusieurs dizaines de milliards d'euros. Les pertes économiques ne se limitent pas aux soins médicaux. Les entreprises subissent également les conséquences de l'alcoolisme, avec des coûts liés aux accidents du travail, à l'absentéisme, aux décès prématurés liés à l'alcool. Pour revenir aux drogues déclarées illicites, la problématique sanitaire induite par l'addiction aux drogues, tout comme la souffrance psychologique qu'elle génère, ainsi que le trafic qu'elle implique, ne peut se traiter qu'avec la mobilisation des professionnels de la santé (médecins, infirmiers, psychiatres) et la participation active de la population des quartiers concernés. Et non par l'intervention musclée des forces de police, la répression judiciaire et l'incarcération systématique, comme le préconisent les deux ministres français, Retailleau et Darmanin. Il faut rappeler sans relâche que l'addiction à la drogue est une maladie, aux déterminants sociaux avant d'être physiques. La toxicomanie, tout comme l'alcoolisme et la dépendance aux psychotropes, s'alimentent à la source de la détresse sociale, de la dégradation des conditions de travail induite par la société capitaliste chaotique et anomique, de l'angoisse d'absence de perspective professionnelle, du délitement des liens familiaux et sociaux. Aussi, ce n'est certainement pas par la surenchère sécuritaire que le gouvernement Macron viendrait à bout de l'addiction à la drogue de certains consommateurs réguliers. Une chose est certaine, les dirigeants français, ces voyous de la République bourgeoise décatie, dont certains couvrent des crimes autrement plus graves que le trafic de drogue, notamment les crimes pédophiles et les évasions fiscales, ont tous sombré dans l'addiction à la répression. Et l'addition traumatique risque d'être lourde pour les classes populaires martyrisées par ces drogués du système capitaliste, Macron et sa toxique clique de dealers de la politique faisandée, ces accros du pouvoir, auquel ils s'accrochent malgré leur déchéance morale, la défaillance institutionnelle et la faillite économique de leur gouvernance pestilentielle. Khider Mesloub Lire notre article «La France combat les dealers mais pas le leader de la drogue qu'est le Maroc», publié dans La Nouvelle République le 7 janvier 2025.