Confrontés à différents problèmes, les artisans de la wilaya de Blida, dont le nombre dépasse les 5500, se retrouvent carrément désarmés. Le problème majeur de ces derniers est la difficulté liée à la commercialisation de leurs produits. Selon des artisans, ces difficultés sont dues essentiellement à l'anarchie qui règne sur le marché et au réseau de l'informel. S'ajoutent à cela l'arrivée en masse de produits asiatiques cédés à des prix alléchants, l'augmentation du coût des matières premières et surtout la chute considérable du nombre de touristes à Blida. Ce qui aggrave davantage la situation, est sans doute l'absence d'espaces où ces artisans pourraient exposer leurs produits. « Dans la majorité des cas, le client est obligé de se rendre au domicile de l'artisan pour faire sa commande, hélas, ce n'est pas facile pour tous les clients », nous dira Djamel, artisan de son état, spécialiste en maroquinerie. Afin de résoudre ce problème, des projets sont en voie de réalisation. Ces derniers consistent en une maison de l'artisanat et un centre de facilitation à Ouled Yaïch. « Vu la gravité des problèmes que rencontrent nos artisans, la réalisation de ces deux infrastructures était devenue d'une extrême importance », nous dira M. Hiaddihine, premier responsable du secteur de la PME et de l'artisanat au niveau local. Ce dernier affirmera que la maison de l'artisanat, dont les travaux de réalisation ont commencé au mois de mai dernier, devra être réceptionnée au mois de juin 2010. Elle comprendra une salle de conférences d'une capacité de 120 places, des salles de formation, des locaux pour les artisans, un restaurant traditionnel, des galeries et des ateliers. Plusieurs métiers y seront pratiqués, tels que la poterie, la céramique, la vannerie, le tissage, la ferronnerie d'art, la teinture et la peinture sur tissu, l'habit et la bijouterie traditionnels, les travaux manuels de bois, la maroquinerie traditionnelle, les articles chaussants traditionnels, la tapisserie et enfin la fabrication de gâteaux traditionnels. Pour ce qui est du centre de facilitation, un montant de plus de 24 millions de dinars a été débloqué pour sa réalisation. Les délais fixés à cet effet ne doivent pas dépasser 7 mois. La réception de ce projet dont le taux d'avancement des travaux est de 15% est donc prévue pour le mois de novembre prochain. Sur l'importance et le rôle que devra jouer cette infrastructure, le même responsable nous dira : « Nous voulons à travers ce projet offrir un guichet adapté aux besoins des créateurs d'entreprises et des entrepreneurs. Ayant plusieurs objectifs, ce centre devra essentiellement aider à développer la culture d'entreprise, assurer la gestion des dossiers devant bénéficier de l'aide des fonds créés auprès du ministère de la PME et de l'Artisanat, stimuler la valorisation de la recherche par la création d'un climat d'échanges entre les porteurs de projets, les centres de recherche, les sociétés de conseils, les organismes de formation et les fonds technologiques, industriels et financiers. » Il conclura en précisant que la mission majeure de ce centre est de parrainer les dossiers présentés par les porteurs de projets et les entrepreneurs, en traduisant leurs motivations en objectifs opérationnels et en les orientant en fonction de leur évolution professionnelle.