Entre l'Algérie et le Mexique, ce n'est pas uniquement une histoire de cinéma à travers les séries romantiques à fort succès. Et Mme la ministre des Affaires étrangères de ce pays, Patricia Espinosa Cantellano, s'est fait un point d'honneur de rappeler hier « l'amitié solide » entre les peuples des deux pays. À la faveur de sa visite, première du genre en Algérie, la ministre mexicaine a dit son souhait que la célébration du 45e anniversaire de l'établissement des relations entre l'Algérie et son pays soit couronnée d'une « coopération croissante ». Dans un point de presse animé hier, à la résidence El Mithak, en compagnie du chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci, Mme Cantellano a souhaité que le « grand partenaire » qu'est l'Algérie serve de porte d'entrée en Afrique pour le Mexique. « Nous comptons beaucoup sur l'Algérie pour nous aider à nous rapprocher de l'Afrique où nous comptons installer des ambassades, comme c'est le cas déjà en Ethiopie », a-t-elle précisé. Pour ce faire, le président mexicain, Felipe Calderon, l'a chargé de transmettre une invitation à son homologue Abdelaziz Bouteflika pour aller visiter son pays. En affaire, l'invitée de Meldeci, tout comme ce dernier d'ailleurs, a reconnu que les échanges restent modestes malgré leur « croissance constante ». Ainsi, le chef de la diplomate algérienne a précisé que le volume des échanges commerciaux entre l'Algérie et le Mexique s'élevait à près de 800 millions de dollars en 2008. Encore que ces échanges concernent essentiellement des produits relevant du secteur des hydrocarbures ou de ses dérivés, de son côté l'Algérie importe du Mexique des produits alimentaires et industriels. Accord total Cette visite « historique » devrait, d'après Medelci, fouetter la coopération entre Alger et Mexico. Les deux responsables ont déjà identifié les secteurs de l'économie, du sport et de la culture, comme les futures locomotives des relations bilatérales. « Nous allons établir une coopération stratégique avec tous les pays qui veulent nous aider à diversifier notre économie », explique Medelci. Le Mexique pourrait être un partenaire « stratégique en matière d'investissement et de coproduction dans les domaines de l'agriculture, de l'industrie pharmaceutique et des matériaux de construction », précise le MAE. Des accords pourraient être signés « d'ici à la fin de l'année », devait-il ajouter. Et si en termes d'échanges économiques beaucoup reste à faire entre le Mexique et l'Algérie, l'accord est en revanche total s'agissant des questions internationales. Medelci s'est fait fort d'annoncer hier « la grande similitude » qui caractérise les positions des deux pays à l'égard de plusieurs questions, comme la crise économique et financière mondiale et les changements climatiques. De même que sur des questions aussi sensibles que la paix au Moyen-Orient, le désarmement et le libre accès au nucléaire civil, le Mexique et l'Algérie sont sur la même longueur d'onde. Et, cerise sur le gâteau de ce 45e anniversaire des relations diplomatiques entre les deux pays, le Mexique garde « constante » sa position à l'égard de la question du Sahara occidental. C'est dire son droit à l'autodétermination. Une constance qui a valu à Mme Cantellano et son pays les « félicitations » de Mourad Medelci.