Tout est décrit, expliqué, à travers ses mots à lui. Suite à des difficultés et brouilles familiales puis à la mort de son père, le garçon se retrouve dans un bidonville avec sa mère, sa sœur et son frère qui ne tardent pas à subir le même destin que leur père. Ainsi, Hassan se retrouve seul avec sa mère et entend subvenir à ses besoins, voulant endosser la responsabilité d'un homme adulte. Contrairement à sa mère, qui semble accepter avec résignation sa misère quotidienne, la précarité, les vols et le mépris, l'enfant, devenu adolescent puis homme, va tout faire pour se battre et se dépêtrer de cette situation. Mais s'il rencontre parfois les bonnes personnes, ce n'est pas toujours le cas. Alors que la chance lui sourit et que le bonheur lui tend les bras, que la vie lui promet une femme, un emploi, une nouvelle famille, il répond à une provocation humiliante, ce qui l'amène droit en prison. Il doit donc renoncer à toutes ces promesses. A sa sortie, seul, perdu, son seul secours semble se trouver en la personne de Samir, un homme qu'il connaît de visage seulement, celui-ci lui promettant un emploi. Hassan n'a guère le choix, il lui faut survivre, il n'a désormais plus personne sur qui compter. Mais le destin s'abat à nouveau sur lui et le jeune homme se retrouve à nouveau en prison. Le dernier chapitre nous apprend que Hassan a finalement réussi sa vie, qu'il vit dans une relative opulence. L'histoire, cependant, apparaît comme une toile de fond de réelles réflexions de l'auteur. Réflexion sur la vie, sur la tolérance, la liberté et la notion de choix qui en découle. Questionnement sur le bonheur, expression du désir de vivre. Réflexion également sur le pardon. Un message positif malgré tout : il est toujours possible de se soustraire à tout ce que nous refusons, à condition de nous battre dans ce sens. Un univers de misère, un bidonville, que Kefif a réussi à parer de poésie et d'humanité. Des fleurs naissent bien sur le fumier… «Il était encore enfant. Il était encore poète. Tous les enfants sont des poètes, ce sont les adultes qui les dénaturent. Sadek ne comprenait pas que mon enfance, ma poésie étaient derrière moi.»