Le réaménagement du week-end est, selon plusieurs chefs d'entreprises et membres de la Confédération algérienne du patronnat, une excellente mesure souhaitée et attendue. Les chefs d'entreprise qui avaient fait, depuis une dizaine d'années, du retour au week-end universel leur cheval de bataille sont globalement très satisfaits de l'institution du vendredi-samedi comme journées de repos hebdomadaire, par le Conseil des ministres, au lieu du jeudi-vendredi observé depuis 1976, suite à une décision prise par le défunt Houari Boumediène. La proie a été coupée en deux Le changement qui interviendra dés le 14 août prochain agrée ainsi M. Naït Abdelaziz, président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), qui rappelle que le patronat n'a cessé de revendiquer ce genre d'aménagement pour permettre une meilleure fluidité des affaires et un fonctionnement plus harmonieux de la sphère économique. « En 1997, lors de la tripartite à laquelle avaient pris part Ahmed Ouyahia et le défunt Abdelhak Benhamouda, secrétaire général de l'UGTA, nous avions convenu déjà de couper la poire en deux et d'opter pour un week-end semi-universel pour des raisons purement économiques. Malheureusement, la décision n'avait pas été entérinée », nous confie M. Naït Abdelaziz, qui se réjouit de voir enfin institué le nouveau week-end. « J'espère que cela va être une étape vers un week-end universel pour qu'enfin l'Algérie soit en totale harmonie avec ses principaux partenaires économiques. » « Il n'y a qu'à jeter un coup d'œil sur la baie d'Alger et constater le nombre de bateaux qui y sont en rade, nous dit encore le président du CNPA, cela est dû au fait que nous ne travaillons que trois jours par semaine et nous en perdons quatre avec tout ce que cela implique comme pertes financières colossales. » Le président du CNPA réitère enfin son total soutien à la mesure du Conseil des ministres et estime que c'est « un acquis indéniable ». Par ailleurs, Mme Sarah Hassam, chef d'entreprise et membre de la Confédération algérienne du patronat (CAP), estime que le réaménagement du week-end est « une excellente mesure attendue et demandée par le patronat ». C'est rémunérateur, ça va faire gagner beaucoup d'argent à l'Algérie, en particulier aux banques et aux entreprises. « La mesure, poursuit Mme Hassam, est un aménagement qui a été décidé par de nombreux pays arabes et c'est aujourd'hui enfin au tour de l'Algérie qui pourra ainsi mieux faire face à ses engagements dans le cadre des échanges avec ses partenaires et en vue de son accession à l'OMC. »Interrogé à propos de cette mesure de réaménagement du week-end, Abderrahmane Benkhalfa, délégué général de l'Association des banques et établissements financiers (ABEF), estime que « c'est une décision d'harmonie générale, sur le plan social et économique ». « Avoir d'un côté un week-end pour les banques et les assurances et un autre pour le reste des administrations et institutions et les entreprises n'était pas une situation normale. Il fallait la dépasser. Aujourd'hui, c'est chose faite pour le grand bien des relations entre le secteur bancaire et le reste du tissu économique et institutionnel. » « Ceci dit, ajoute M. Benkhalfa, les banques ont toujours observé des permanences quel que soit le week-end afin de rester en contact avec le reste du monde. Avec cette mesure, ces contacts vont être facilités et les relations seront plus harmonieuses avec les administrations, les ministères et les entreprises. » Il ne faut pas oublier l'aspect social, observe M. Benkhalfa, qui note qu'ainsi les personnes d'une même famille par exemple pourront mieux gérer leurs relations sociales en profitant d'un même week-end.