La dernière décision du gouvernement de décaler le week-end hebdomadaire à vendredi-samedi a pris déjà effet depuis une semaine. Une décision très attendue depuis bien des années dans les milieux économico-financiers algériens. L'instauration de ce nouveau week-end a été justifiée par le communiqué du Conseil des ministres, réuni le 21 juillet dernier, par le fait qu'«outre les secteurs d'activité en contact direct avec la population [banques, communes, postes], de plus en plus d'entreprises économiques privées ou mixtes organisent le repos hebdomadaire de leurs personnels pendant les journées du vendredi et du samedi». En effet, plusieurs entreprises privées, dont la majorité activant dans la distribution de produits importés, appliquent le week-end universel. Car, les maisons mères imposent naturellement leurs rythmes hebdomadaires, soit les samedis et les dimanches. Appliquant «officiellement» ce nouveau week-end, à la faveur de la loi de finances complémentaire 2009, plusieurs chefs d'entreprise qualifient ce changement d'«exigence économique incontournable». Pour les mêmes sources, le repos hebdomadaire, appliqué avant le 14 août dernier, est à l'origine de nombreux dysfonctionnements constatés dans les échanges économiques et commerciaux de l'Algérie avec l'étranger. On peut citer, à titre d'exemple, le Forum des chefs d'entreprise (FCE) qui avait indiqué que «la majorité des échanges commerciaux de l'Algérie se font avec les pays de l'Union européenne [70%], les Etats-Unis et le Japon, qui, eux, appliquent le week-end universel». Une semaine après l'instauration de ce nouveau week-end, quels sont les changements constatés chez les opérateurs économiques ? Les informations recueillies jusque-là montrent que ce genre de «mutation» mérite, a priori, une période de transition, avant de constater quoi que ce soit. Bon nombre de chefs d'entreprise n'ayant pas adopté, par le passé le week-end semi-universel, affirment que ce changement serait marqué par une période de transition, afin que notre économie s'y adapte. «Avant que tout le monde ne s'adapte réellement au nouveau week-end, il doit y avoir une période de transition allant jusqu'à deux mois. Après, tout sera rentré dans l'ordre», nous expliquent-ils. Toutefois, pour certains organismes, les choses sont beaucoup plus claires que d'autres. Elément très influent dans les transactions commerciales, l'activité portuaire, par exemple, joue un rôle très important dans l'activité économique du pays. Ainsi, changer le week-end est considéré comme une initiative louable afin de mettre les ports à l'heure internationale. Toutefois, à présent, aucun réaménagement ne semble être programmé en ce qui concerne les horaires de travail ou encore les journées de repos. Le motif ? Dans la quasi-totalité des cas, les employés du port assurent un service continu par brigade. «La capitainerie, le remorquage ou encore le pilotage sont des activités qui sont assurés h/24 et les employés travaillent par brigade. C'est le cas, également, pour la manutention qui est assurée par shift : deux équipes du jour de 7h à 13h et de 13h à 19h et une équipe le soir», a indiqué une source syndicale du port d'Alger. Comment le premier nouveau week-end est-il vécu par nos commerçants ? Il suffit juste der faire une tournée pour recueillir les différents avis de nos vendeurs. Mais, dans les rues algériennes, le débat sur l'ouverture des commerces le vendredi, jusque-là jour de repos, fait parler de lui. Et même chez certaines organisations et confédérations. Chez l'Union générale des commerçants algériens, dans sa résolution finale, adoptée à l'issue de son conseil national tenu récemment, un appel a été lancé à ses adhérents pour ouvrir leur commerce les vendredis. «L'UGCAA compte même lancer une campagne de sensibilisation auprès des commerçants afin de les inciter à s'adapter au nouvel aménagement du week-end», nous dit-on au niveau de cette organisation. Cependant, les choses sont loin d'être faciles, et chacun y va du chemin qui lui semble bon. S. B.