Une rencontre particulièrement importante cette année, puisqu'elle intervient à un moment où la corporation est sous les feux de la rampe. Outre les thèmes relatifs à l'activité du chirurgien-dentiste dans sa pratique quotidienne en termes de traitement et de prise en charge, la notion d'hygiène et d'asepsie dans les cabinets dentaires est à l'ordre du jour. Le débat est aussi centré sur la nécessité d'assurer des soins dans des conditions d'hygiène recommandées. Pour de nombreux participants, il est inadmissible que des cabinets dentaires ne disposent pas de moyens élémentaires pour assurer des soins en toute sécurité, notamment un nombre suffisant de kits (miroir, sonde, presselle, un verre de table et une paire de gants). Il y a tout d'abord lieu de rappeler aux chirurgiens-dentistes les bons gestes pour réussir à avoir un cabinet propre et une asepsie totale, a-t-on indiqué. Les chirurgiens-dentistes estiment que ce n'est pas un autoclave qui va régler le problème d'hygiène dans les structures de soins, en faisant allusion à la directive du ministère de la Santé, obligeant tous le cabinets et cliniques privées de chirurgie dentaire de se doter d'un autoclave dans un délai de 20 jours. «L'autoclave est la cerise sur le gâteau. Nous sommes d'accord avec la décision du ministère qui mérite d'être généralisée à toutes les spécialités où l'on utilise des instruments, que ce soit dans le privé ou le public, mais pas avant d'avoir assuré une formation de qualité sur les conditions d'utilisation de cet appareil qui intervient après avoir désinfecté, lavé, rincé, séché et conditionné le matériel», a tenu à nous expliquer le Pr Berkane, président de la section ordinale d'Alger. Il n'a pas manqué de signaler que les chirurgiens-dentistes ne font pas la différence entre les nombreux types d'autoclaves (N, S et B), dont le prix varie du simple au double. «Devant la menace de fermeture du cabinet, le chirurgien-dentiste peut acheter, dans la précipitation, un autoclave moins cher, hors normes et qui ne convient pas à la pratique de la chirurgie dentaire, ce qui peut être dangereux», a averti le Pr Berkane, en précisant que l'autoclave B est le seul capable de détruire totalement les virus des hépatites, le Vih, les spores (bactéries résistantes à la chaleur), prions (à l'origine de la maladie de la vache folle). Le risque aussi est de s'équiper de matériel qui ne sera pas utilisé à défaut de produits d'accompagnement, comme les sachets de conditionnement et l'eau distillée, pas toujours de bonne qualité, qui est à craindre. «Dans certains centres publics, les autoclaves sont en panne à cause de cette eau distillée qui a corrodé les enceintes de l'autoclave. Nous avons donné instruction de ne pas acheter des gadgets à exposer à l'inspection du ministère de la Santé. Nous sommes responsables de nos actes», a-t-il indiqué. La section d'Alger envisage, nous confie-t-il, d'organiser d'ici au mois prochain une formation au profit de tous les dentistes sur les thèmes de l'hygiène, l'asepsie et l'autoclave. Aussi, l'aide du ministère, pour l'organisation de cette formation, est souhaitée. Toute contribution, pour régler définitivement ce problème, est la bienvenue. Ouverte à toute proposition, la section ordinale d'Alger se dit ouverte au dialogue et demande à être consultée. «Nous voulons récupérer la chirurgie dentaire qui est en train de se faire sans nous», a ajouté le Pr Berkane. «Il faut revoir les programmes d'enseignement» «Les programmes d'enseignement de la chirurgie dentaire méritent d'être améliorés et enrichis. L'introduction de nouvelles techniques dans l'enseignement est aujourd'hui nécessaire. Les programmes sont toujours les mêmes, alors que les techniques de prises en charge ont beaucoup évolué. L'implantologie, qui est en plein essor, doit être introduite aussi bien dans le cursus universitaire que chez les chirurgiens-dentistes déjà diplômés», recommande le Pr Berkane. Cette journée est aussi une opportunité pour faire le point sur la chirurgie dentaire en Algérie et tenter de réfléchir à des solutions face à toutes ces incohérences.