Le Forum d'El Moudjahid a consacré, hier, son rendez-vous hebdomadaire à l'hygiène, l'asepsie des cabinets dentaires ainsi que les dernières mesures prises par Saïd Barkat, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Vingt jours après la décision ministérielle exigeant l'installation obligatoire d'autoclaves dans les cabinets dentaires sous peine de fermeture – dont le délai a expiré hier –, les dentistes se plaignent de la disponibilité de ce matériel et demandent un prolongement de délai pour leur acquisition. Accusé d'être à l'origine de la propagation des hépatites virales (B et C) pour absence de normes de stérilisation du matériel utilisé dans les cabinets, le Conseil de l'Ordre régional des chirurgiens-dentistes d'Alger rejette en bloc ces reproches. Il estime, par la voix de son président, le Pr Berkane, chef d'unité pathologie et chirurgie buccale à l'hôpital de Béni-Messous, que les risques de contamination par ces virus est omniprésent dans toutes les spécialités médicales où l'on utilise des instruments pour exploration, que ce soit dans le secteur public ou privé. Pour le Pr Berkane, la décision du ministre est juste, mais il est impossible de se doter d'un tel appareillage qui coûte entre 45 et 50 millions de centimes dans un délai aussi court. Il est encore plus dangereux de se doter d'une telle machine dans la précipitation juste pour l'inspection du ministère de la Santé. Il a ajouté, également, qu'aucun instrument, ni produit ou dispositif utilisés par les chirurgiens-dentistes ne sont soumis au contrôle, contrairement à d'autres équipements médicaux importés. Il a précisé que se doter d'un autoclave ne règle pas le problème d'hygiène, ni les risques de contamination. Pour lui, la stérilisation exige d'abord le respect des règles de conformité et une bonne hygiène dans les cabinets dentaires pour avoir une asepsie correcte. Car il faut savoir que “l'autoclave ne stérilise que le matériel propre”, a-t-il précisé. Le Pr Berkane a également soulevé d'autres problèmes, notamment la fermeture de l'école des prothésistes, ainsi que celle qui forme les paramédicaux spécialisés dans le domaine dentaire.