Le dossier des faux moudjahiddine n'en finit pas de susciter des réactions toutes aussi acerbes, notamment sur sa gestion par le ministère des Anciens moudjahiddine. Sekfali Sebti, ancien moudjahid et détenu politique, résidant actuellement à Guelma, exclu des rangs des moudjahiddine en 2002, « de manière arbitraire », insiste-t-il, après avoir parcouru à pied les 640 km qui séparent Guelma de la capitale pour protester contre son exclusion, vient aujourd'hui d'adresser un droit de réponse à l'endroit du ministre des Anciens moudjahiddine pour récuser le traitement de ce dossier épineux et les résultats, notamment le chiffre de 10 000 faux moudjahiddine, avancés par le ministère. Sekfali Sebti rejette de manière catégorique le travail mené par un inspecteur désigné par le ministre qui, dira-t-il, s'est arrogé le droit de clore ce lourd dossier. Et pour preuve : l'ancien moudjahid ne s'explique pas la suppression des commissions de recours, sept années durant, après la première épuration des rangs des moudjahiddine. Il relève dans sa réponse que les commissions de reconnaissance ont été également gelées depuis 7 ans, alors que 500 000 cas étaient encore à l'étude. Exigeant que le dossier soit rouvert et traité par des spécialistes et des compétences, Sekfali Sebti reste convaincu de la justesse de sa cause et il se déclare décidé à récupérer son droit au titre d'authentique moudjahid, qui a passé 2 années dans les geôles coloniales et qui, depuis 2003, a adressé plus de 70 lettres au ministre des moudjahiddine, demeurées hélas sans suite.