Les anciens moudjahidine et ayants droit de chahid sont en plein cirage à propos des dernières décisions du ministère des Moudjahiddine, En effet, la décision d'accorder la licence d'importation de véhicule est désormais subordonnée à l'engagement par l'acquéreur d'être le seul bénéficiaire, ce qui exclut donc l'éventuel désistement de cette licence en faveur d'un tiers. Jusque-là, les anciens moudjahiddine et notamment, ceux n'ayant comme rente que leur pension et les veuves, qui ont pour la plupart du mal à boucler les fins de mois, mettent en vente ces licences, une façon de «mettre un peu de beurre dans les épinards». Mais avec cette décision, les choses ont changé. Rencontrés à Tizi Ouzou, beaucoup d'anciens moudjahiddine disent ignorer cette nouvelle instruction concernant l'importation de voitures. Pour eux, la licence est toujours accordée comme avant. Ainsi, pour Ammi Tahar, un ancien de la wilaya III historique «les choses ne doivent pas se résumer à la licence de véhicule, même s'il est vrai que cette rentrée d'argent arrivait à boucher quelques trous dans le budget». Ammi Saleh, lui aussi ancien maquisard, se déclare surpris, car selon lui «cette licence est, et cela est connu par tous, une sorte de ‘'prime'' que les familles ajoutent à leurs pensions de temps à autre, cela aide à vivre les uns et les autres et cela rendait service, en somme tout le monde est pénalisé.» Nna Ouardia intervient dans la discussion pour dire «Vous croyez que tout le monde est dupe? Celui qui me donne ce papier pour importer un véhicule sait très bien ce que j'en fais, alors! Maintenant on va peut être me donner cette licence et que voulez-vous que j'en fasse? Je vais l'encadrer et l'accrocher chez moi, cela fera comme un beau tableau dans les maisons de gens riches». Ammi Saleh et Ammi Tahar reprennent la parole pour ajouter: «Une licence pourquoi faire en somme? Ces facilités et autres sont-elles accordées auparavant en connaissance de cause ou alors le ministère des Moudjahiddine vient-il seulement de s'apercevoir de cela?» concluent nos anciens moudjahiddine. L'examen, une nouvelle fois, de cette situation semble nécessaire afin de rassurer cette tranche de la population qui a tout donné pour que vive l'Algérie!