Reçue par M. Makoudi, maire de cette localité, la délégation, forte d'une douzaine de personnes, s'est d'abord rendue au domicile familial de Arezki Louni, un héros de la guerre d'Indépendance, guillotiné par l'armée coloniale le 8 avril 1957. Là, des villageois ont appris à M. Lounis Aït Aoudia, président de l'ALA et aux membres de sa délégation que cet homme de poigne et de rigueur a quitté, à 8 ans, la Kabylie où il est né en 1924 pour s'installer à la Rampe Vallée, un vieux quartier populaire, mitoyen de la Casbah. Le parcours révolutionnaire de cet homme intrépide a été rendu grandiose par cette phrase lâchée par Yacef Saâdi «je n'ai pas 40% du courage de Louni». M. Omar Djebbara, un responsable au sein de l'association, se souvient des youyous stridents qui relayaient la nouvelle d'une exécution à mort à la prison de Serkadji. On saura que le condamné, dans un geste de suprême résistance, muni d'un objet contendant, charge un agent, en criant : «Je n'ai pas attaqué l'homme, j'ai attaqué la France.» Le président de l'ALA ambitionne des pouvoirs publics à ce que la journée du 8 avril soit déclarée «Journée nationale de la toponymie mémoire», et «la prison de Serkadji, où pas moins de 190 exécutions ont eu lieu, un Musée national de la mémoire». Comme il a été convenu de voir la possibilité, en collaboration avec l'APC de Makouda de la restauration de la demeure familiale de ce chahid et d'y ériger une stèle. «Il est de notre devoir d'inculquer aux jeunes la réappropriation de leur histoire», insiste le président de l'association.